Voici un nom chinois que les amateurs de bagnoles seraient mieux d'apprendre à prononcer : Geely. («Gee», comme dans Gillette, «ly» comme dans litchi).

Geely est seulement le 10e constructeur automobile chinois, en termes de production et de parts de marché, mais il a l'air de savoir où ils s'en va.

 

Selon l'Agence France-Presse, le constructeur chinois, qui essaie d'acheter Volvo, vient de recruter la banque d'affaires américaine Goldman Sachs comme investisseur minoritaire : les Américains vont mettre 334 millions de billets verts dans Geely Automobile Holdings et obtenir en retour des certificats de dette qui peuvent être convertis en actions ; ils auraient 15% de la compagnie.

 

Geely dit vouloir utiliser cet argent pour financer notamment «les dépenses du groupe et les potentielles acquisitions». On sait que Geely négocie avec Ford le rachat de sa filiale suédoise Volvo et qu'elle n'a jamais caché être intéressée autant par la marque suédoise que par sa technologie. Ce savoir-faire ferait l'objet d'un transfert technologique vers les opérations de fabrication de Geely en Chine.

 

Par contre, une source anonyme citée par le quotidien China Business News avait indiqué plus tôt que «le plan de financement n'est pas lié à l'offre sur Volvo». De toute façon, 334 millions ne suffirait pas à acheter Volvo, dont Ford pourrait obtenir autour de 2 milliards de dollars, selon les experts.

 

Un bon coussin

 

Mais cet investissement pourrait donner un coussin pour éviter que l'augmentation de capacité souhaitée en Chine par Geely ne soit affectée par le substantiel investissement en capital requis pour acquérir Volvo, a dit à l'agence Reuters Yi Junfeng, un analyste boursier de Changjiang Securities.

 

«Depuis quelques années, Geely multiplie les lancements de nouveaux produits, particulièrement en 2009, a dit l'AFP John Zeng, un analyste du secteur automobile qui travaille pour IHS Global Insight à Shanghai. Ses usines à Tchendou et Shandong sont en train de démarrer. Geely a grand besoin de capitaux frais, elle doit attirer des investisseurs.».

 

Geely n'est pas assurée de prendre Volvo, même si ses discussions avec Ford semblent sérieuses et assez avancées. Les journaux suédois ont affirmé en août qu'un consortium suédois monté à l'initiative des ingénieurs de Volvo Cars s'était mis sur les rangs pour éviter que le constructeur automobile national ne tombe entre les mains de Geely.

 

Geely est cotée à la Bourse de Hong Kong et son action a bondi de 26 % à l'annonce de l'investissement de Goldman Sachs. «C'est une bonne nouvelle pour Geely qu'une grande banque d'affaires soit si positive face à l'avenir de la compagnie», a dit M. Zeng.

 

Sources : Agence France-Presse ; Reuters, Just-Auto.com