On l'a vue au dernier Salon de Montréal, le capot ouvert, exhibant ses 11 batteries au plomb. La Firebird Trans Am GTA 1989 de VEPerformance n'aura été qu'un véhicule d'expérimentation. Ce n'est pas elle qui portera les couleurs de la seule entreprise québécoise inscrite au concours international d'efficacité énergétique X Prize.

Les amateurs du genre seront peut-être un peu déçus, mais cette Firebird électrique de plus de 3000 livres ne se rendra pas aux États-Unis cet automne. Concepteur et président de VEPerformance, Éric Nadeau préserve le secret quant à l'identité du véhicule qui tentera de répondre aux multiples exigences du concours. Celui-ci devrait être dévoilé cet été.

 

Son équipe et lui travaillent depuis plus de deux ans à un concept de motorisation électrique pour un véhicule standard et populaire. Ce groupe de travail indépendant annonce du nouveau en matière de motorisation et de gestion des batteries, ainsi qu'un nouveau système de contrôle du moteur. Mais là encore, M. Nadeau ne veut pas en dire plus. «Le but est d'avoir un moteur plus efficace et mieux adapté aux besoins de l'automobile. Il s'agit de faire plus que d'optimiser un moteur électrique», dit cet informaticien.

Avec un système de propulsion réduit à sa plus simple expression, qui n'impose pas de changements de régime comme tel, le véhicule troque ses batteries au plomb pour des batteries au lithium. L'enjeu est d'augmenter la durée de vie des batteries et surtout d'aller chercher un maximum d'autonomie. Très sensible et très coûteux, le lithium est par contre très performant et nettement supérieur au plomb en matière d'efficacité énergétique. Éric Nadeau croit dur comme fer qu'il peut ainsi atteindre une autonomie de près de 400 km.

L'une des performances exigées par le X Prize est justement d'avoir une capacité minimale de déplacement de 200 milles (environ 320 km). «Faire 200 milles, c'est très réalisable. Cela correspond à un véhicule réaliste pour le marché et la population. La Tesla le fait, mais ce véhicule est trop cher», dit M. Nadeau.

Le X Prize exige également que les véhicules en compétition aient une consommation maximale de 100 milles au gallon ou l'équivalent. Ses critères stricts concernent aussi les émissions de GES, la distance de freinage, l'accélération, la vitesse de pointe, la capacité à gravir les pentes et même le nombre de décibels émis par le véhicule.

Au cours d'une série de tests de performance et de fiabilité, il faut présenter un véhicule le plus optimisé possible à tous les chapitres.

Pour l'équipe de VEPerformance et son président, «le X Prize est essentiel pour démontrer que l'on peut rouler beaucoup plus vert que maintenant. La bourse est intéressante et c'est une vitrine pour plus tard.»

Elles sont 110 équipes aux quatre coins du monde à croire à ce potentiel électrique et à la nécessité de l'optimiser.

«On est un peu les excentriques de l'automobile, reconnaît Éric Nadeau. L'électricité a tous les avantages environnementaux et économiques de base. Mais elle bouleverse l'industrie automobile et l'économie mondiale. L'électricité est une nécessité qui va prendre du temps avant de s'implanter.»