Avec l'essence à la hausse, trouvez-vous que votre fourgonnette ou votre utilitaire est devenu trop gros pour vos besoins ? Pouvez-vous vivre sans lui, même pendant les vacances ? Si vous êtes en manque d'espace et de force de remorquage, pourquoi ne louez-vous pas un plus gros véhicule durant cette période afin de tirer votre caravane ? L'économie en vaut le coût. Sinon, question de trouver un moyen terme, peut-être que la Pontiac Vibe pourrait servir vos besoins.

On le sait. Les multisegments ont la cote. Malgré tout, à force de mélanger les genres (fourgonnette, berline et utilitaire), on doit faire des compromis. La Vibe 2009, arrivée tôt en 2008 avec une nouvelle gueule, est un bon exemple. Pas assez grosse pour être une familiale à 100 %, encore moins un utilitaire, elle offre la traction intégrale et l'espace cargo d'un multisegment compact. Son appétit pour l'or noir est raisonnable et on la voit autant à la ville qu'à la campagne, avec monsieur ou madame Tout-le-monde à son volant. Les ventes au pays ont été très bonnes depuis son lancement en 2003 et la compétition (Jetta, Caliber, Impreza, Elantra, Mazda3, etc.) voudrait bien sa part du gâteau.

Un coup d'oeil en dedans

Il y a plus grand comme habitacle, mais la Vibe s'en tire bien avec son volume de chargement de 1399 litres, 500 de moins que la championne la Jetta Wagon. On ne partira pas en vacances, mais en balade de fin de semaine ! Cependant, la Pontiac Vibe a d'autres atouts. D'abord, le dossier du passager qui se rabat à plat permet le transport de longs objets (les fameux 2x4 de 8 pieds) ou encore il est possible d'optimiser le plancher de chargement en abaissant les dossiers de la banquette arrière. Mauvaise note pour le cache-bagages qui recouvre l'aire cargo et le dossier du passager en plastique : ils sont propres et lavables, mais trop sensibles aux égratignures.

L'habitacle de la Vibe est en général dans la même veine, moins séduisant à cause de ces panneaux en plastique bon marché. Par contre, on apprécie la position de conduite de cette seconde génération, supérieure à l'ancienne. Le baquet du conducteur est muni de plusieurs réglages et d'une colonne de direction ajustable. L'instrumentation est moderne et bien disposée, mais une partie de l'information et des témoins est cachée par le volant à trois branches.

L'empattement de la Vibe est généreux (2601 mm), ce qui se traduit par un bon dégagement au niveau des jambes et des épaules des passagers. Bref, cette Pontiac est l'une des plus spacieuses de sa catégorie, par contre elle n'est pas nécessairement la plus confortable à cause de la sécheresse de ses suspensions. Bien équipée de série, elle affiche un prix de départ des plus attirant.

Sur la route

La Vibe n'est pas un foudre de guerre en ce qui a trait à la tenue de route. Plusieurs concurrents font mieux qu'elle, comme la Mazda3 et la Dodge Caliber. Elle procure un roulement assez ferme et un comportement sous-vireur (le train avant a tendance à ne pas tourner dans une courbe) dû en partie à des pneus de série bas de gamme. Qui plus est, sa direction assistée est un brin trop légère. Ses dimensions compactes la rendent plutôt agile et permettent de la garer facilement dans un espace de stationnement étroit. Cependant, la vision de trois quart arrière procure un angle mort assez embêtant à cause des piliers arrière B et C.

Coté motorisation, la Vibe propose deux choix : le classique 1,8 litre de 132 chevaux qu'elle partage avec les Toyota Corolla/Matrix et qu'on peut jumeler à une boîte manuelle à cinq vitesses ou une automatique à quatre rapports.

L'aspect positif de ce moteur est sa longévité proverbiale ; toutefois, il peine à la tâche tellement la Vibe est lourde à déplacer. L'autre motorisation, plus musclée, est le 2,4 litres 2AZ-FE de 158 chevaux. La traction est de série, mais le rouage intégral à prise temporaire (l'arrière s'engage quand une roue avant patine) s'avère efficace. Mais ô surprise ! La consommation de ce dernier ne s'améliore en rien, surtout quand on ajoute la quincaillerie de la traction intégrale. On est souvent trop conservateur chez NUMMI, la division GM/Toyota qui assemble des véhicules pour les deux constructeurs depuis environ 25 ans. En effet, une boîte manuelle à six vitesses ou une automatique à cinq rapports aurait été gagnante avec cette version rafraîchie. Question surtout de réduire la gourmandise de la Vibe en carburant.

En conclusion, si le prix de départ est attirant, sachez qu'il grimpe rapidement pour atteindre les 25 000 $ dans le cas de la GT. À vrai dire, cette version n'a de sportif que le nom et ne justifie pas un tel investissement. Les versions d'entrée de gamme sont plus intéressantes. Sans oublier l'intégrale dont les fonctions peuvent remplacer un VUS compact.

Cet essai est tiré du livre L'auto 2009, disponible à La librairie.