Le terme station wagon froisse sans doute les esthètes et Avant fait tellement plus chic, n'est-ce pas! Peu importe l'appellation retenue, la déclinaison à malle arrière de la berline A4 est un bel objet.

Avec sa calandre trapézoïdale typique de la marque, ses feux arrière qui s'avancent sur les flancs pour dynamiser le profil, et sa ligne fuyante à l'arrière, accentuée par la ceinture de caisse haute et le rétrécissement progressif de la surface vitrée, cette Avant est incontestablement l'une des familiales les plus élégantes, toutes catégories confondues, même si elle est aux antipodes des fonctions originelles de ce type de véhicule. Un monde où les prétentions dynamiques l'emportent incontestablement sur la notion de praticité et la capacité de chargement.

Et cela même si le design du hayon et l'élégant mais discret déflecteur qui le surmonte ne lui donnent pas un meilleur coefficient de traînée aérodynamique que celui du modèle dont elle dérive (Cx de 0,31 comparativement à 0,28 pour la berline). Et même si, malgré son profil, son volume de chargement est à peine plus spacieux (banquette relevée) que celui de la berline. Vous me direz: «Peu importe son volume, du moment qu'elle est pratique!» Bien vu!

 

En plus d'une accessibilité facilitée par ses formes homogènes, ce coffre comporte quelques secrets de modularité: filet de séparation, rails télescopiques et hayon motorisé. De bien bonne idées. Mais attention, le constructeur germanique les proposera vraisemblablement toutes en option. Il est clair que l'harmonie des lignes a pris le pas sur le volume disponible. Et si le dossier de la banquette arrière refuse de former un plancher totalement plat, on salue avec bonheur le plateau tapissé de velours qui peut se retourner côté plastique pour accueillir des objets sales ou mouillés.

L'A4 Avant, on l'a compris, n'a pas été conçue pour organiser un déménagement ni pour accueillir le gardien de but et ses défenseurs, même en catégorie novice. Ses propriétaires n'y verront sans doute aucune objection. Ils seront plus sensibles à l'attrait visuel de cette Avant dont le charme tient aussi à de nombreux détails, comme cette présentation de bon goût mâtinée d'une touche de fantaisie.

Sur le fond, on l'a déjà compris, l'Avant reprend exactement l'architecture de la berline A4 à tel point que, au millimètre près, les dimensions en sont respectées. Même empattement, mêmes porte-à-faux, les proportions ne changent pratiquement pas sauf pour la hauteur (+ 10 mm) et le prolongement du toit vers un hayon volontairement très incliné.

Selon ses concepteurs, l'Avant n'accuse que 50 kg supplémentaires, et sa rigidité se compare à celle de la berline. Alors que dire contre cette Avant qui n'ait déjà été dit de la berline, si ce n'est notre étonnement face à la qualité dynamique du châssis? Surtout lorsque celui-ci s'accompagne du dispositif Drive Select (une autre option), qui permet de paramétrer les réglages de la direction active, des suspensions pilotées, de la gestion moteur et - le cas échéant - de la boîte automatique.

Avec ce groupe d'aides à la conduite, il faudra une grande maladresse ou beaucoup de malchance pour placer cette Audi en position délicate. Le résultat est remarquable sur le duo confort-efficacité routière, gommant toute sensation de vitesse, ce à quoi la filtration au sol étonnante et le silence mécanique apportent leurs concours.

Le train avant ayant été avancé de 150 millimètres, cette familiale profite non seulement d'une meilleure répartition de poids, mais aussi d'une direction qui répond plus promptement aux ordres de son conducteur.

Ce n'est pas tout à fait une Série 3, mais l'écart est à peine perceptible. Impériale dans toutes les situations, elle prend même le dessus sur sa rivale allemande côté confort, grâce à un compromis amortissement-suspension savamment étudié. Sur le plan mécanique, aussi bien le V6 de 3,2 litres que le quatre cylindres suralimenté n'offrent pas le même velouté que ceux de BMW. Puisqu'il faut choisir, nous préférons le 3,2 litres d'ici à ce que la marque aux anneaux n'officialise la venue de son V6 TDi gorgé de couple.

Vous l'aurez compris, si l'on excepte le gain de chargement évoqué plus haut, la principale qualité de cette Avant résidera une fois de plus dans son unique beauté physique. Un domaine où toutefois elle excelle, au point d'éclipser toutes ses concurrentes... et même son alter ego berline, pourtant une reine d'élégance.

L'essentiel

L'A4 Avant fera son entrée chez les concessionnaires au cours de l'hiver 2009. Elle sera devancée de quelques mois par la berline A4.

Le prix de cette nouvelle venue n'a pas encore été annoncé. À titre de référence, sachez que le modèle 2008 est offert à compter de 43 600$ (2,0 T). À titre de comparaison toujours, une BMW Série 3 Touring se vend à partir de 45 100$.

À sa sortie, l'Avant sera offerte avec une boîte semi-automatique à six rapports, mais une nouvelle boîte séquentielle à double embrayage (DSG) à sept rapports apparaîtra à une date ultérieure.

Les frais de transport et d'hébergement de ce reportage ont été payés par Audi Canada.