Un lien entre Toyota, Julie Boulet et la force du dollar canadien? Tous ont marqué l'année automobile 2007.

Ce n'est qu'à compter de minuit ce soir que l'industrie automobile sortira sa calculette pour comptabiliser ses dernières ventes de l'année 2007. Cependant, depuis le 25 décembre dernier, une chose est maintenant officielle: Toyota a mis fin au règne de General Motors à titre de premier constructeur d'automobiles mondial. Ces chiffres, dévoilés par le numéro 1 de Toyota, Katsuaki Watanabe, ne font que confirmer des tendances perceptibles depuis le début de l'année. Ils n'en sont pas moins historiques. C'est la première fois depuis 76 ans que le constructeur de Detroit est détrôné.

 

Toyota, qui comprend les marques Toyota, Daihatsu et Hino, aura donc produit 9,51 millions de véhicules. General Motors évalue pour sa part sa production en 2007 à 9,26 millions de véhicules. C'est donc dire que le titre s'est joué sur 250 000 unités, soit à peu près l'équivalent du nombre de véhicules neufs vendus en Alberta l'an dernier. Ce n'est pas beaucoup.

 

Si Toyota est déjà confirmé premier constructeur automobile du monde au plan de la production, rien n'est encore joué quant à savoir qui sera le numéro 1 au chapitre des ventes. Seule certitude: si ce n'est pas Toyota, ce sera GM. Il faut savoir que les deux constructeurs sont restés à égalité tout au long de l'année: les ventes de Toyota ont dépassé celles de GM au premier trimestre, mais le géant américain a légèrement repris le dessus au cours des deux trimestres suivants.

 

À ce jour, Toyota estime avoir vendu 9,36 millions de véhicules en 2007 alors que GM a déjà indiqué qu'elle fera connaître ses performances commerciales dans quelques jours, sans doute au salon de Detroit. Ce sera alors le moment pour le constructeur américain de rendre ou de conserver son sceptre.

 

Mais nul besoin d'être très fort en calcul pour prédire que GM le rendra, à moins que les chiffres publiés jusqu'ici par Toyota n'aient été gonflés par l'optimisme. Ce qui semble peu probable, le constructeur japonais ne souhaitant pas souffrir d'un retour de bâton protectionniste de Washington contre les voitures japonaises en cette période pré-électorale aux États-Unis.

Ventes aux États-Unis

Plus près de chez nous, la force de notre dollar a également été un moment fort de l'année 2007. Et le demeurera encore quelque temps en 2008. Pouvions-nous même envisager, il y a quelques mois, que nous serions témoins d'une convergence des prix (hors taxes) entre le Canada et les États-Unis?

 

Mais convergence ne veut pas dire parité. Car c'est précisément la différence des taxes sur l'automobile, des normes d'homologation (le Canada exige par exemple que les pare-chocs des véhicules vendus sur son territoire offrent une meilleure protection) et de la taille des marchés qui expliquent en partie la différence entre les prix actuels.

Et 2008?

Que nous réserve l'année 2008 au juste? Sortons la boule de cristal. Les ventes de véhicules neufs enregistreront vraisemblablement une baisse et de nouveaux regroupements sont à prévoir.

Surveillez la Chine. Sur la scène politique, la partie de bras de fer entre les législateurs et l'industrie automobile se poursuivra sur les questions environnementales. Mais l'industrie aura beaucoup de mal cette fois à se défiler. Des normes plus sévères encore seront appliquées d'ici la fin de la prochaine année. Enfin, sur la scène québécoise, plusieurs dossiers chauds se retrouveront sur la place publique : radar photo et péages. Il y aura là matière à chroniquer.

 

Bonne année!