Si l’impact est inévitable, les ceintures de sécurité seront resserrées afin d’immobiliser les passagers, ce qui réduirait les chances qu’ils se blessent.

Voilà pourquoi Lexus qualifie assez peu modestement la nouvelle berline LS de «voiture la plus sophistiquée au monde». Ce n’est pas encore le remplacement complet du conducteur, que plusieurs estiment être la principale cause des accidents routiers, mais c’est un pas de plus dans cette direction.

Ce système utilise une série de capteurs qui lui permettent d’anticiper une situation probable de collision frontale, de dérapage ou de perte de contrôle. En analysant des données recueillies de nombreuses sources, des ordinateurs de bord supervisant la direction assistée, les freins et la vitesse du véhicule, cette technologie parvient à déterminer en une fraction de seconde s’il est pertinent d’apporter des corrections à la conduite.

Si c’est le cas, plusieurs solutions sont déployées. En cas de collision frontale - un sonar est installé à l’avant, dont la fonction en temps normal consiste à moduler le régulateur de vitesse en fonction du trafic devant la voiture -, l’ordinateur de bord commencera à appliquer les freins avant même que le conducteur n’ait eu le temps de réagir.

Au même moment, le PCS modifiera l’assistance à la direction afin d’en amplifier le mouvement. Si le conducteur croit pouvoir éviter l’obstacle qui se présente devant lui d’un coup de volant, ce facteur l’aidera à dévier de sa course plus rapidement.

La marque allemande Mercedes-Benz installe depuis 2002, sur certains de ses modèles, le système Pre-Safe, qui raidit les ceintures de sécurité des occupants lorsque le conducteur freine durement. Il remonte automatiquement les fenêtres et ferme le toit ouvrant. En 2006, ce système a été amélioré et installé sur la nouvelle Classe E, une berline de milieu de gamme qui fera son entrée au Canada avant la fin de l’été.

Quand on parle du chat...

La rivale japonaise, Lexus, a annoncé le mois dernier la nouvelle génération de son système de sécurité VDIM, qu’on retrouvera sous peu dans la nouvelle génération de son imposante berline LS. Ironiquement, pour en expliquer son fonctionnement, les ingénieurs de Lexus ont cru bon utiliser l’analogie du chat qui tombe en bas d’un arbre...

Il faut dire que les réflexes de la grosse berline empruntent au petit félin afin d’effectuer les tâches exigées par le nouveau système de sécurité PCS (pour Pre-Collision System).

Pour l’industrie automobile, les accidents de la route ne sont pas à prendre à la légère. Les chiffres sont plus qu’éloquents. Trois mille décès au Canada, 42000 États-Unis, 216000 en Inde. Au total: deux millions de victimes annuellement.

Toute innovation susceptible de nous rapprocher d’un système routier sans accident doit être accueillie avec optimisme. Les nouvelles technologies de sécurité introduites par Mercedes-Benz et Lexus, cette année, vont dans ce sens. «Un faux pas et le chat perché dans un arbre plonge vers le sol, mais son sens de l’équilibre est tel qu’il peut s’y aventurer sans problème. Même s’il tombe, il possède un réflexe inné qui le replace la tête en haut, les pattes allongées et le dos arqué, finissant en un élégant atterrissage qui semblait tout calculé», illustre Rodolfo Schöneburg, directeur de la recherche sur la sécurité active et passive de DaimlerChrysler, à Stuttgart.

«Autrefois l’exclusivité de la nature, ce genre de réflexe peut aujourd’hui être appliqué aux véhicules modernes», ajoute M. Schöneburg. C’est en quelque sorte le modus operandi des nouveaux dispositifs de sécurité automobile: utiliser le moment entre la détection d’un accident et sa réalisation pour minimiser les risques de blessures éventuels.