Et la voiture convoité est ? «Une Honda Civic DX-G». Une Civic et pas la plus équipée, chers amis. Au terme de 60 mois, en plus des immatriculations, des assurances, de l'entretien, des réparations (la garantie de base sera échue au terme de 3 ans ou 60 000 km), des pneus et quoi encore, cette Civic aura coûté au bas mot 30 000 $. Aie! Et ce n'est qu'une Civic Une automobile qui jusqu'à tout récemment a joué le rôle de ticket d'entrée à la gamme du constructeur japonais.

Et la voiture convoité est ? «Une Honda Civic DX-G». Une Civic et pas la plus équipée, chers amis. Au terme de 60 mois, en plus des immatriculations, des assurances, de l'entretien, des réparations (la garantie de base sera échue au terme de 3 ans ou 60 000 km), des pneus et quoi encore, cette Civic aura coûté au bas mot 30 000 $. Aie! Et ce n'est qu'une Civic Une automobile qui jusqu'à tout récemment a joué le rôle de ticket d'entrée à la gamme du constructeur japonais.

Des gros sous qui, avant de signer le bon de commande du concessionnaire, nous amènent à sortir la calculette. En triturant cette dernière, peut-être en arriverez-vous à la même conclusion que notre lectrice : «Une voiture neuve ? Trop cher pour moi.»

Si le choix d'une automobile fait largement appel à l'émotion et échappe parfois à toute logique, il est aujourd'hui de plus en plus difficile, considérant les montants en jeu, d'écouter son coeur et non sa tête. Et votre tête, elle dit quoi ? «À quoi bon se procurer un véhicule neuf pour acquitter encore plus de taxes ?» Ou bien elle vous rappelle : À quoi bon me procurer un véhicule aux qualités dynamiques relevées alors que je vais aller me morfondre dans les embouteillages avec les autres ou subir le procès des radars. À quoi bon en effet.

Du temps qu'il présidait aux destinés de Renault, Louis Schweitzer (affectueusement surnommé Loulou par nos cousins français) a été le premier à voir cette tendance se dessiner. Fasciné comme d'autres par l'ouverture des pays d'Europe centrale, d'Asie du Sud-Est et de l'Amérique du Sud à la consommation à l'occidentale, il a rapidement imaginé une voiture «basique» mais pas rustique qui pourrait être financièrement accessible à ces nouveaux consommateurs. Ainsi est née la voiture à 7000 euros (10 870 $), ABS compris. Qui dit mieux ?

Conçue au départ pour satisfaire les besoins de mobilité des pays émergents, la voiture «low cost» a finalement été proposée à quelques pays dits industrialisés. Et la demande n'a pas mis de temps à surpasser l'offre. En effet, il s'écoule en moyenne 2000 Logan par mois en France. Bien au-delà des prévisions les plus optimistes.

Si la concurrence n'a pas manqué, à l'époque, de se moquer de l'idée de Loulou, il en va tout autrement aujourd'hui. Depuis 2004, année de son lancement, la Logan s'est écoulée à 248 000 unités dans 51 pays. À première vue, cela semble peu, mais il faut savoir que l'usine chargée de la produire a depuis peu la capacité d'en produire un million d'exemplaires (l'équivalent de la production annuelle d'Audi à travers le monde). Et elle est rentable.

C'est sans doute pour cette raison (il y en a assurément d'autres) que le segment de la voiture à bas prix intéresse de plus en plus les constructeurs automobiles. Tous veulent sauter dans ce train déjà en marche. Dans l'immédiat, ces futures automobiles «au rabais» seront destinées à la Chine, la Russie et l'Inde, mais il n'est pas interdit de croire qu'elles s'immisceront un de ces jours dans le portefeuille mondial de nombreuses marques. À commencer par DaimlerChrysler qui, il y a un mois, a approuvé la signature d'un partenariat avec le chinois Chery pour importer de Chine des petites cylindrées pour le marché américain. Lesquelles ? Voilà la question. À l'occasion d'un point de presse lors du dernier salon automobile de Detroit, Tom Lasorda, PDG du groupe Chrysler, refusait de dire si l'étude Hornet présentée il y a un an au salon automobile de Genève préfigurait les formes de cette future voiture à bas prix. Seule certitude avait-il dit en janvier dernier : «La conception extérieure et intérieure du véhicule relèvera du groupe DaimlerChrysler.» À Chery de fournir une partie des pièces mécaniques de base. Les voitures produites par Chery seront commercialisées sous la marque Chrysler en Amérique du Nord et en Europe de l'ouest. On ne saura rien de plus si ce n'est que le fruit de cette collaboration américano-chinoise ne verra probablement pas la lumière des salles d'exposition avant deux ou trois ans.

Toyota entend également répliquer à la Logan. Katsuaki Watanabe, président de Toyota, a lui-même révélé à son arrivée à la tête du numéro un japonais, voilà deux ans, que ses ingénieurs planchent sur une voiture peu chère. On entend le même discours chez Volkswagen, Fiat et GM. Tous ont posé une calculette sur la table de leurs ingénieurs. Tant mieux, puisque c'est nous qui payons.