Les systèmes d'aide à la navigation pourraient servir à diminuer la consommation d'essence des voitures, selon une nouvelle étude suédoise.

Ce type de système propose habituellement le chemin le plus court pour se rendre d'un poit A à un point B. Certaines variantes tiennent compte de la densité du trafic.

Mais il est également possible de privilégier les itinéraires moins gourmands, notamment ceux où il n'y a pas beaucoup d'intersections où une voiture doit s'immobiliser à un panneau d'arrêt ou à un feu rouge.

«En simulation, nous pouvons réduire la consommation d'essence de 8 % grâce à une simple analyse des systèmes GPS», explique Eva Ericsson, professeure de génie civil à l'Université de Lund. «Dans la moitié des cas, la route la plus courte proposée n'était pas la plus efficace au niveau du carburant. Il nous faut maintenant vérifier que cette performance se maintient en situations réelles. Nous allons faire un test en 2007 ou 2008, à Lund ou dans une plus grande ville, mais je ne vois pas pourquoi les résultats seraient moins bons.»

Les récepteurs GPS (système de positionnement global) permettent de savoir la position d'un véhicule grâce aux données d'une trentaine de satellites. Cette technologie est déjà utilisée, notamment par le système Onstar de GM. Les navigateurs GPS peuvent éviter le trafic grâce à des logiciels analysant les données de caméras situées le long des routes, à des senseurs situées sous la chaussée, ou à des voitures témoins équipées elles aussi de GPS.

Mme Ericsson a eu l'idée d'utiliser le GPS à des fins écolos pendant ses études de doctorat, alors qu'elle analysait les styles de conduite automobile, et l'incidence de l'environnement et du trafic sur ces styles. «Chaque automobiliste avait son propre style, mais le type de route et la circulation avait toujours un effet similaire. Le trafic et la présence de nombreux arrêts obligatoires affectaient la consommation d'essence de la même manière les différents types de conducteurs.»

Selon Mme Ericsson, la limite de vitesse n'est pas la principale donnée affectant la consommation d'essence. «Si la limite est au-dessus de 90 km/h, la consommation va augmenter. Mais au-dessous, elle dépendra surtout du nombre d'arrêts, que la limite soit de 30 ou de 70 km/h.»

Le système que propose Mme Ericsson serait rudimentaire quant à son évaluation du trafic : il y aurait des périodes creuses et des périodes de pointe. «Pour tenir compte du trafic en temps réel, il faudrait beaucoup trop de senseurs. Peut-être quand la plupart des automobiles participeront...»

Est-il possible de tenir compte du style de conduite désiré par l'automobiliste ? Non, répond Mme Ericsson. «Mais on peut imaginer des accélérateurs qui deviendront plus résistants quand un seuil de consommation d'essence excessive sera atteint, ou des systèmes qui avertissent quand changer de vitesse. Il existe déjà de tels systèmes, mais ils n'ont pas bonne réputation.»

Fait intéressant, la pollution peut parfois augmenter même si la consommation d'essence ne grimpe pas. «Les automobilistes qui écrasent sans cesse le champignon en ville ne sont pas beaucoup plus énergivores que les autres, dit-elle. Mais ils émettent beaucoup plus d'oxydes d'azote et d'hydrates de carbone. Notre système pourrait être conçu pour tenir compte de ces différents objectifs.»