Après des années d'errance, la Mustang est redevenue ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un coupé à fort tempérament, une authentique sportive à l'américaine, capable de réaliser les délires les plus fous. Sous le fard révélateur de son tempérament, dans l'esprit de ses concepteurs, cette Shelby GT500 nous ramène 30 ans en arrière, à l'époque où les carburateurs à quatre barils faisaient foi de tout et que l'essence coulait à flots.

Après des années d'errance, la Mustang est redevenue ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un coupé à fort tempérament, une authentique sportive à l'américaine, capable de réaliser les délires les plus fous. Sous le fard révélateur de son tempérament, dans l'esprit de ses concepteurs, cette Shelby GT500 nous ramène 30 ans en arrière, à l'époque où les carburateurs à quatre barils faisaient foi de tout et que l'essence coulait à flots.

La clé de contact donne vie au V8 qui s'ébroue assez discrètement. Il faut titiller franchement l'accélérateur pour qu'il daigne donner de la voix. Mais alors, quel organe ! Moderne, il ne rechigne pas à monter en régime et garde néanmoins le timbre grave caractéristique de sa race même si celui-ci est légèrement affaibli par le sifflement du compresseur chargé de suralimenter ce moteur. Ce compresseur de type Roots est boulonné à un huit cylindres de 5,4 litres, dont les culasses en aluminium, les segments de piston, les coussinets et les paliers proviennent du moteur de la GT. Le bloc, lui, est réalisé en fonte. Sur le banc, ce moteur délivre 500 chevaux, soit 25 de plus que les premières estimations des motoristes et surtout 140 de plus que la plus puissante Mustang de l'histoire, la GT500 de 1968.

Sensations authentiques

La boîte de vitesses à six rapports (la seule disponible), commandée par un levier ultracourt, oppose une belle résistance aux manipulations. En contrepartie, les verrouillages sont extrêmement précis, excluant toute fausse manoeuvre. Les changements de rapports ne peuvent se faire à la volée, mais la belle santé du 5,4 litres compense ce qui peut représenter une petite perte à l'accélération.

Et puis, les rétrogradations n'en sont que plus voluptueux, car, obligé de bien décomposer son double débrayage, le conducteur profite alors pleinement du coup de gaz d'accompagnement. De la vraie mécanique qui distille des sensations authentiques, sans être suranné ce gros V8 délivre ses 500 chevaux et ses 480 livres-pied de couple avec brio, et ce, sur toutes les plages. De fait, il autorise tous les styles de conduite, depuis les relances profondes à bas régimes, accompagnées d'une sonorité caverneuse, jusqu'au rugissant flirt avec la zone rouge (6250 tr/min). De quoi réaliser des performances conformes aux attentes des conducteurs sportifs et, surtout, à la légende de la voiture, mais rien pour vous plaquer le dos contre le baquet cependant.

On peut toujours ergoter sur la présence d'un essieu arrière rigide. Néanmoins, celui-ci est correctement guidé et ne se fait que remarquer au chapitre de la tenue de route qui, on s'en doute bien, a été optimisée pour rendre justice à son blason prestigieux. C'est dans cette optique que les barres stabilisatrices ont été engraissées de quelques millimètres (24 au lieu de 20), que les combinés ressort-amortisseur ont été rigidifiés et que la monte pneumatique montre une semelle aussi adhérente que du Velcro. Bien entendu, à la base, sa masse importante réagit sèchement sur les nids de poule et autres imperfections de la chaussée au détriment du confort. Bon, c'est une Mustang, pas une Fusion ...

À ce titre, elle laisse la part belle au plaisir de conduire. Bien qu'elle ait conservé le même rapport de démultiplication, la direction se révèle précise et très informative.