Les trois constructeurs automobiles américains General Motors, Ford et Chrysler ont subi un fort repli en 2006 malgré leurs efforts pour sortir des modèles plus attractifs, face à des rivaux asiatiques toujours aussi vigoureux.

Les trois constructeurs automobiles américains General Motors, Ford et Chrysler ont subi un fort repli en 2006 malgré leurs efforts pour sortir des modèles plus attractifs, face à des rivaux asiatiques toujours aussi vigoureux.

Le leader mondial GM a annoncé mercredi des ventes en recul sur l'année de 9% à 4,124 millions d'unités, en deçà des attentes moyennes des analystes.

Ford a vu ses ventes baisser de 8% l'an passé avec à 2,918 millions d'unités, des chiffres conformes aux attentes du marché. Le constructeur est désormais de plus en plus talonné sur son propre marché par le japonais Toyota.

Toyota, qui est en passe de détrôner GM pour le titre de numéro un mondial de l'automobile, a fait état d'une année 2006 record, avec des ventes en hausse de presque 13%, à 2,542 millions d'unités.

Il devance le troisième constructeur américain, Chrysler, qui a accusé une baisse de 7% de ses ventes, à 2,142 millions. Ce chiffre est toutefois supérieur aux estimations des analystes.

Du côté des autres constructeurs japonais, Honda affiche une hausse de 3,5% (1,509 million) mais Nissan une baisse de 5% (1,019 million).

A noter, la très forte progression de Suzuki, qui a vu ses ventes grimper de 23% en 2006, dépassant pour la première fois les 100 000 unités écoulées.

En termes de parts de marché, celle de GM s'est élevé en 2006 à 24,3%, pour 16,4% à Ford et 12,9% à Chrysler, selon les données du cabinet Autodata. En cumulé, les «Big Three» américains se rapprochent du seuil fatidique des 50%, avec 53,7% du marché contre 56,9% en 2005.

Face à eux, Toyota, Honda et Nissan détiennent respectivement 15,4%, 9,1% et 6,2%, toujours selon Autodata, soit à eux trois 30,7% de parts de marché en 2006 contre 28,2% un an plus tôt. Les asiatiques Hyundai, Mazda (filiale à 33% de Ford), Mitsubishi, Kia et Suzuki ont aussi progressé.

Les discours tranchent entre Ford, qui a blâmé «un carburant plus élevé et des tendances de long-terme» qui ont pesé sur les ventes, et Toyota ou Suzuki, qui ont souligné des performances record sur le marché américain du côté des berlines comme des modèles compacts et de certains 4x4 de nouvelle génération, moins gourmands en carburant.

GM a pour sa part souligné «des conditions de marché difficiles» mais a assuré «poursuivre ses objectifs en 2007», dont la stabilisation des parts de marché et l'amélioration de sa gamme.

«Nous pensons gagner en proposant aux consommateurs des véhicules offrant la meilleure valeur sur le marché et dotés de la meilleure qualité de service», poursuit GM, qui compte sur le lancement de nouveaux véhicules, dont des 4x4 plus économes en carburant.

«Aujourd'hui, les "Big three" ne sont plus les constructeurs de Detroit (la capitale historique de l'automobile américaine), mais les constructeurs étrangers qui produisent aux États-Unis», juge Diane Swonk, analyste chez Mesirow Financial, faisant référence à Toyota, Honda et Nissan.

«Les constructeurs américains n'ont pas développé à temps des lignes de véhicules économes en carburant», blâme-t-elle, reprenant une critique largement répandue dans le secteur.

«Par ailleurs, les constructeurs américains reposent toujours beaucoup trop sur les 4x4 et pas encore assez sur les véhicules économes en carburant, tandis que la concurrence est rude», observe encore Diane Swonk.

Quant aux nouveaux modèles lancés l'an passé par les groupes américains, elle juge que ces derniers «visent une cible en perpétuel mouvement: ils arrivent sur un terrain où leurs concurrents asiatiques se sont déjà développés et ont pris l'avantage».

Himanchu Patel, analyste chez JPMorgan, est assez pessimiste pour General Motors en 2007, tablant sur des problèmes côté stocks et donc sur de nouvelles baisses dans les volumes de production.