Les baquets avant, à l'assise plus large et plus moelleuse, sont enveloppés d'un cuir de qualité. Le conducteur, pour sa part, fait face à un joli volant à trois branches derrière lequel deux palettes émergent. Celle de droite permet de passer les cinq rapports de la boîte semiautomatique, alors que celle de gauche permet de rétrograder. Un à un. À coup de pichenettes. Au fond, un bloc d'instruments complet et facile à consulter. Certaines commandes sont plus difficiles à repérer. Une lecture du manuel du propriétaire s'impose, surtout si le véhicule est doté du système de navigation (une option).

Pas de vraie boîte à gants mais quelques rangements, pas toujours pratiques, et un coffre un peu étriqué à cause de dossiers arrière qui refusent rigidité du châssis oblige de se rabattre pour augmenter le volume utile. Seule concession : une ouverture pratiquée derrière l'accoudoir central pour y glisser des skis ou des bâtons de hockey. Hormis quelques détails et une fonctionnalité restreinte, bien peu de choses vraiment pour une berline exaltante qui cherche à séduire un public d'amateurs avertis.

Sportive dans l'âme

Le schéma mécanique est traditionnel : le gros six cylindres est disposé en position longitudinale, et la boîte semi-automatique est dans son prolongement direct. Les 306 chevaux sont distribués aux quatre roues motrices par un système entièrement électronique, capable aussi bien de répartir équitablement la puissance entre les essieux que de la dépêcher aux seules roues arrière. Ce rouage intégral s 'accompagne d'un contrôle dynamique de trajectoire débrayable sur lequel il fait bon s'appuyer lorsque la G35x se met à faire des choses trop osées.

Les suspensions à bras multiples remplissent sereinement leur office. Les amortisseurs mis au point par Infiniti démontrent que les solutions classiques peuvent donner pleine satisfaction. Par moments, toutefois, les occupants encaisseront durement les défauts de nos routes. Cela dit, la rigidité de caisse est en tout point remarquable. On parvient rapidement à la conclusion que la G35x, c'est du sérieux.

Un algorithme finement conçu

Les 306 chevaux de son moteur s'expriment avec générosité. Le V6 de 3,5 litres ne s'égosille pas mais il chante juste et bien, alors que la boîte redoutablement efficace, grâce un algorithme finement conçu, sélectionne précisément le bon rapport. Le 0-100 km/h est abattu en 6,84 secondes. A priori, cela paraît un peu long considérant le nombre de chevaux-vapeur disponibles sous le pied droit. Bien sûr, il y a le poids accru de la nouvelle G35x, mais encore ? Le couple ? Par rapport à l'an dernier, le 3,5 litres fournit deux livres-pied de couple de moins à un régime de rotation plus élevé (400 tr/min). À ces deux explications, il convient d'ajouter la présence de quatre pneus d'hiver, des conditions difficiles (le coefficient d'adhérence de la chaussée était à la limite) et le très faible kilométrage du véhicule au moment de l'essai.

Répartition des masses

La répartition des masses presque parfaite du véhicule (53 %/ 47 %) devient égale lors du freinage en courbe, tandis que le contrôle de l'assiette de la voiture demeure proche de l'idéal. En outre, la précision de la direction permet d'inscrire la G35x dans les courbes avec aisance et naturel. Agile dans ses mouvements, cette berline révèle à haute vitesse le travail des aérodynamiciens qui sont pratiquement parvenus à supprimer toute portance.

Il y a cinq ans, la G35 s'était rapidement imposée par la qualité de son design et son caractère enjoué. Tout en préservant ces acquis, la nouvelle génération fait mieux encore et ce, dans tous les domaines.

Face à la Série 3, sa cible avouée, la G35x a encore quelques lacunes aux chapitres de la notoriété de la marque, de la valeur résiduelle, de la musicalité de son moteur et de la mise au point des éléments de suspension. C'est beaucoup. Mais jamais, à ce jour, un constructeur n'avait chauffé à ce point la créature de Munich.

Pour joindre notre chroniqueur : eric. lefrancois@lapresse.ca

--- --- --- --- --- --- --- --- --- --- ---

ON AIME
La tenue de route sportive
Le prix attrayant
La puissance du moteur

ON AIME MOINS
Le coût des options et les frais de transport
Le volume étriqué du coffre
La timidité des stylistes

CE QU'IL FAUT RETENIR
Fourchette de prix : 39 990 $ à 46 790 $
Frais de transport et de préparation: 1630 $
Garantie de base : 48 mois / 80 000 km
Consommation moyenne obtenue au cours de l'essai : 12,7 L / 100 km
Concurrentes : Audi A4, BMW Série 3
Moteur : V6 DACT 3,5 litres
Puissance : 306 ch à 6800 tr/min
Couple : 268 lb-pi à 5200 tr/min
Poids : 1680 kg
Rapport poids / puissance : 5,4 kg/ch
Accélération 0 à 100 km/h : 6,84 secondes
Mode : intégral (4 roues motrices)
Transmission de série : semi-automatique 5 rapports
Transmission optionnelle : aucune
Direction/diamètre de braquage : crémaillère / 11 mètres
Freins avant / arrière : disque/disque
Pneus : 225/ 5V5R17
Capacité du réservoir de carburant et carburant recommandé : 76 litres de super

«On ne sera donc jamais tranquille !» doit-on se dire à Munich, le fief de BMW. Le modèle à succès du constructeur bavarois, la Série 3, est de nouveau pris à partie, et par un constructeur du pays du Soleil levant Infiniti arrive dans le pré carré germanique avec de solides arguments.

Cette nouvelle berline G35 a du panache. Elle perpétue une lignée née il y a cinq ans. À l'époque, elle voulait rivaliser avec les berlines sportives teutonnes dont elle n'avait pas l'aura, malgré ses grands mérites. La deuxième mouture, plus raffinée encore, partage les ambitions de son aïeule. Elle est plus puissante que ses rivales, et ne coûte pas forcément moins cher.

«Nous avons sans doute la berline sport la moins chère par cheval réel, avance Ian Forsythe, l'un des responsables de la mise en marché de ce modèle au Canada. Notre cahier des charges visait à en offrir plus, tout en demeurant très concurrentiel en matière de prix.»

Objectif atteint : le modèle d'entrée de gamme, privé seulement de quelques accessoires dont la climatisation deux zones, est affiché à 39 990 $. Mais c'est la version à quatre roues motrices, vendue 43 390 $, qui ralliera le plus de consommateurs. Voilà pourquoi nous avons préféré cette version aux trois autres inscrites au catalogue pour ce banc d'essai.

Douce évolution

La plateforme FM (Front Midship) demeure sensiblement la même. Infiniti affirme cependant avoir consacré beaucoup d'efforts à améliorer la rigidité structurelle. Plus longue que ses rivales, la G35x conserve sensiblement les mêmes proportions que la génération précédente. La même ligne aussi. Il faut un oeil exercé pour repérer les traits de crayon des stylistes. À force de l'examiner, on remarque l'aspect plus menaçant des lames de la calandre, les rondeurs nouvelles du capot entièrement en aluminium et le subtil pli qui froisse ses flancs. Les plus perspicaces noteront également la forme plus arquée des piliers A (ceux qui ceinturent le pare-brise) et par conséquent une réduction de la hauteur du pavillon.

Ouvrez les portefeuilles

Si , physiquement, la nouvelle ne manquera pas d'être confondue avec l'ancienne, il en va tout autrement en ouvrant les portières. Là, le doute n'est plus permis : la deuxième version s'habille de matériaux plus élégants et de bien meilleure qualité. Seule la bande d'aluminium dont la texture imite maladroitement le washi (papier ancestral japonais) choque l'oeil. Infiniti propose de la remplacer par une boiserie. Intéressé ? Alors ouvrez bien grand votre portefeuille : le groupe d'options le moins coûteux commence à 3300 $. Et le plus coûteux ? Il est de 7350 $. Il convient aussi d'ajouter que les coûts de transport et de préparation exigés sont de 1630 $. Dire qu'il y a quelques années à peine, Infiniti ne prélevait aucun frais.