En Ontario, ils ne peuvent pas conduire la nuit ni sur les autoroutes, et doivent être accompagnés par un conducteur ayant au moins quatre ans d'expérience, et dont l'alcoolémie ne dépasse pas 0,05.

En Ontario, ils ne peuvent pas conduire la nuit ni sur les autoroutes, et doivent être accompagnés par un conducteur ayant au moins quatre ans d'expérience, et dont l'alcoolémie ne dépasse pas 0,05.

Ces dernières années, de nombreuses mesures ont restreint l'accès au volant des adolescents. Au Québec, durant les 12 premiers mois de conduite avec un permis d'apprenti, le nombre de points d'inaptitude est limité à quatre plutôt qu'à 15, et l'alcoolémie est limitée à zéro (tout comme en Ontario). Mais la conduite la nuit n'est pas interdite, et le copilote n'a besoin que de deux ans d'expérience. Dans certains États américains, l'interdiction de conduire la nuit commence dès 21 h (en Ontario, le «permis graduel» se transforme en citrouille à minuit).

«Nous arrivons à la limite de ce que nous pouvons imposer comme restrictions», explique Robert Foss, professeur de psychologie à l'Université de la Caroline du Nord, un État à l'avant-plan des «permis graduels». «On commence à voir des restrictions absurdes, comme l'interdiction d'emprunter les autoroutes, qui sont les routes les plus sûres. Mais l'impact a été fantastique. Chez les conducteurs de 16 et 17 ans, il y a presque la moitié moins d'accidents que voilà 10 ans.»

Les experts ne s'entendent pas sur le mécanisme en jeu: le permis graduel permet-il d'acquérir de meilleures habitudes de conduite, ou empêche-t-on tout simplement les jeunes de se trouver dans des situations dangereuses alors qu'ils sont peu expérimentés?

«Il est certain qu'une bonne partie de la baisse (du nombre d'accidents) est due à l'interdiction des situations dangereuses, par exemple la conduite la nuit», dit M. Foss, qui se penche sur le dossier depuis une dizaine d'années. «Mais il y aussi des preuves que le permis graduel permet d'acquérir de meilleures habitudes. Est-ce que les jeunes répètent tout simplement les recettes sans y penser - par exemple en faisant très attention la nuit, ou en ne prenant pas trop de passagers? On ne le sait pas. Mais quoi qu'il en soit, c'est un succès.»

Le permis graduel renforce aussi l'influence des parents. «Prenez l'interdiction des portables, dit M. Foss. Aucune loi aux États-Unis n'interdit le mains-libres, parce que ce serait trop difficile à appliquer. Et ce même si le risque d'avoir un accident est aussi grand, qu'on parle avec un mains-libres ou avec un téléphone à la main. Mais les jeunes ont en quelque sorte deux policiers - leurs deux parents - qui les surveillent sans cesse. Une loi interdisant tous les portables renforce l'autorité parentale.»

Pas avec des passagers

Avoir des passagers mâles augmente par cinq le risque d'excès de vitesse de plus de 25 km/h. C'est du moins la conclusion à laquelle arrivent des chercheurs de l'Institut d'assurances pour la sécurité sur les routes (IIHS), un groupe financé par les compagnies d'assurances.

Après avoir évalué le comportement de jeunes conducteurs à la sortie de 10 écoles de la région de Washington, ils ont constaté que 25% d'entre eux faisaient un tel excès de vitesse dans les minutes suivant leur sortie du stationnement de l'école (les lieux de l'expérience avaient été choisis parce que de tels excès de vitesse y étaient possibles) si l'un de leurs passagers était un homme. Si le conducteur était seul, ou si les passagers étaient des femmes, le risque n'était que de 5%.