«Cette année, à l'occasion du Grand Prix, nous avons le grand plaisir d'accueillir Gerry Coker, un vénérable octogénaire, designer de la Healey 100. Vous aurez l'occasion de le rencontrer lors des événements qui se déroulent dans le cadre du week-end du Grand Prix, et il participera évidemment au défilé des pilotes», annonce en conclusion Roger Hamel, cet inconditionnel de la marque britannique.

Gerry Coker au GP du Canada

«Cette année, à l'occasion du Grand Prix, nous avons le grand plaisir d'accueillir Gerry Coker, un vénérable octogénaire, designer de la Healey 100. Vous aurez l'occasion de le rencontrer lors des événements qui se déroulent dans le cadre du week-end du Grand Prix, et il participera évidemment au défilé des pilotes», annonce en conclusion Roger Hamel, cet inconditionnel de la marque britannique.

Merci à Jacques Bélair, de Sainte-Thérèse, de nous avoir suggéré une chronique sur l'Austin-Healey, «l'une des plus belles voitures sport jamais fabriquées... celle de L'homme invisible».

Prochaine chronique : La Volvo P122S, presque canadienne

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DANS LE RÉTROVISEUR DE L'AUSTIN-HEALEY 100S 1955

Empattement / longueur / largeur / hauteur (cm): 228 / 376 / 153 / 124

Carrosserie: en aluminium

Poids: 900 kg

Moteur: 4 cyl. en ligne, 2,6 L, 132 ch à 4700 tr/min, 168 lb-pi à 2500 tr/min

Transmission: manuelle, 4 vitesses

Suspension av./arr.: indépendante/essieu rigide

Freins: à disque

Roues: 5,5 x 15

Vitesse maximum: 202 km/h

Production - 100S (1955): 50 unités

Total (1953-1968): 72 022 unités

Valeur (2007): environ 250 000 $

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LA MÊME ANNÉE (1955) :

Héros de la guerre, le Ppremier ministre britannique Winston Churchill démissionne. Anthony Eden lui succède.

L'Union soviétique libère les derniers prisonniers de guerre allemands.

General Motors devient la première société américaine à afficher un chiffre d'affaires annuel de plus de 1 milliard de dollars.

Ouverture de Disneyland, à Anaheim, en Californie.

Après la suspension de Maurice Richard, une émeute éclate au Forum de Montréal. Certains y voient le signe avant-coureur de la Révolution tranquille.

Tragédie aux 24 Heures du Mans lorsque la Mercedes du Français Pierre Levegh heurte l'arrière de l'Austin-Healey du Britannique Lance Macklin. Disloqué, le moteur de l'Austin-Healey est projeté dans le public, et 81 spectateurs sont tués. Levegh aussi perd la vie.

Chuck Berry lance le rock n' roll et James Dean se fait remarquer dans le film À l'est d'Eden, d'Elia Kazan.

Invention du Scrabble.

Si vous assistez au Grand Prix du Canada, vous le verrez au volant de l'une de ses deux Healey lors de la parade des pilotes «que nous organisons depuis sept ans», raconte ce jovial fervent d'automobiles classiques.

«J'avais 20 ans quand mon grand-père m'a endossé à la Caisse populaire d'Ottawa pour l'achat de ma première Healey. Je l'ai payée 225 $. La deuxième, que j'avais payée 300 $, a fini avec un V8 américain. C'était plus fiable. Ces voitures sont dans ma vie depuis si longtemps! Avec deux copains d'université, nous avons été en vacances à Old Orchard une année et c'est là que j'ai rencontré ma femme. Nous avons roulé 500 milles entre Old Orchard et Virginia Beach à six dans ma Healey! Trois en avant, dont l'une sur le tunnel de transmission, et trois à l'arrière, dont deux sur la minuscule banquette et un sur le rebord du coffre. Les policiers nous ont arrêtés pour nous ordonner de prendre l'autobus, mais ils nous ont laissés filer à condition que nous sortions de leur juridiction! Je m'en souviens comme si c'était hier... »

Healey devient Austin Healey

Donald Healey est pilote pendant la Première Guerre mondiale. Il se passionne pour l'automobile et remporte en 1931 le Rallye de Monte-Carlo. En 1946, à l'âge de 48 ans, il commence la production de voitures portant son nom et dotées d'organes mécaniques provenant de diverses marques.

En 1952, Healey dévoile au Salon de Londres une nouvelle voiture sport animée par un quatre cylindres Austin. Leonard Lord, alors président de la British Motor Corporation (BMC), est tellement séduit par ce roadster qu'il en achète immédiatement les droits de fabrication avant même l'ouverture du salon au public. Dans ses projets : l'exportation vers l'Amérique qui, en l'absence de modèles sport américains, est friande de roadsters anglais.

La Healey 100 (pour 100 milles à l'heure) devient ainsi l'Austin Healey (sans trait d'union) et la première édition, montée sur un robuste châssis classique, reçoit la mécanique de l'Austin A90 Atlantic, un quatre cylindres de 2,6 litres de 90 chevaux, puis 110 chevaux, ce qui permet à la voiture d'atteindre 170 km/h. Elle réussit ainsi à concurrencer les MG tant sur le plan du style que sur celui des performances.

Les Italiens adorent les rouges

En 1955, Austin-Healey (avec trait d'union) dévoile ses premiers dérivés, la 100M qui a couru aux 24 Heures du Mans et le roadster 100S, animé par une version à culasse en aluminium du même quatre cylindres de 132 chevaux et habillé par une belle carrosserie en aluminium peinte blanc et bleu, les couleurs des États-Unis. Avec ses quatre freins à disque Dunlop et son pare-brise inclinable, la 100S présente des performances remarquables pour l'époque : 0 à 100 km/h en moins de 8 secondes et plus de 200 km/h en vitesse de pointe.

Le prototype de la 100S est inscrit aux 12 Heures de Sebring de 1954, et termine troisième au classement général, d'où l'appellation S pour les 50 exemplaires qui ont suivi. En 1955, trois roadsters 100S participent aussi aux Mille Miglia, deux peintes en blanc et bleu et la troisième en rouge.

«Les Italiens adorent les voitures rouges; dès qu'ils voient une rouge apparaître, ils pensent que c'est une italienne et ils sont prêts à tout pour l'aider à gagner... » expliquait Donald Healey. Seule la Healey rouge termine le redoutable parcours de 1600 km, une blanche ayant plongé dans une rivière et l'autre, pilotée par Donald Healey, ayant abandonné avant l'arrivée.

À ces premières Austin-Healey succède la 100/6 animée par le six cylindres en ligne de BMC. Par la même occasion, l'empattement est allongé, ce qui autorise l'aménagement d'une petite banquette arrière. Plus lourde que sa devancière, la 100/6 est aussi moins performante et en 1959, Austin-Healey présente un six cylindres de 3 litres qui, dans différentes versions, animera les modèles de la marque jusqu'à la Mark III, qui met fin à la dynastie en 1968.