«Il y en a qui font cela parce qu'ils ne sont pas sûrs de leurs réflexes. Ce n'est pas une bonne idée. Lorsque vous entendez parler d'automobilistes qui ont foncé dans une foule, c'est ce qui est arrivé», sermonne cette bénévole de l'AARP, la grande association américaine des retraités.

«Il y en a qui font cela parce qu'ils ne sont pas sûrs de leurs réflexes. Ce n'est pas une bonne idée. Lorsque vous entendez parler d'automobilistes qui ont foncé dans une foule, c'est ce qui est arrivé», sermonne cette bénévole de l'AARP, la grande association américaine des retraités.

Alors que la population âgée augmente rapidement aux États-Unis avec l'arrivée des baby-boomers à l'âge de la retraite, l'Amérique s'inquiète des conducteurs âgés pour la sécurité sur les routes.

Les plus de 65 ans, au nombre de 35 millions en 2000, seront 71 millions en 2030, selon le Bureau du recensement américain.

Un calcul statistique de l'Université Carnegie Mellon et de l'association automobile AAA montre qu'au-dessus de 85 ans, les risques d'être tué au volant sont presque quatre fois plus grands que pour un conducteur de moins de 21 ans.

Un récent rapport du GAO (Government Accountability Office), la cour des comptes américaine, reconnaît l'ampleur du problème dans un pays où rien ne se fait sans voiture et où beaucoup d'États ont des règles de renouvellement de permis très laxistes.

Un élu du Texas (sud), John Corona, a confié récemment que sa mère aveugle venait de recevoir son nouveau permis par courrier, selon le quotidien USA Today.

«Le système de renouvellement des permis laisse à désirer», affirme à l'AFP Elinor Ginzler, une des directrices de l'AARP, organisme qui chaque année donne des cours de rattrapage à 600 000 conducteurs âgés.

Seuls 10 États imposent un examen de vue à partir d'un certain âge, cinq exigent que le conducteur vienne en personne renouveler son permis et deux États refont passer un examen sur la route, selon le rapport du GAO.

Ces mesures sont souvent difficiles à faire accepter. À Washington, sous la pression des vieux conducteurs furieux, le conseil municipal veut interdire l'examen routier obligatoire aux plus de 75 ans.

«Conduire est tellement important. On ne peut rien faire sans voiture !», affirme Pete Karadimos, 82 ans, venu suivre le cours «pour rafraîchir ses connaissances». Ruth Myers, 84 ans, assiste à la leçon parce que son assurance lui offre une ristourne. «J'aime conduire. J'aime être indépendante vous comprenez», assure cette petite femme aux yeux bleus perçants qui n'est pas prête de lâcher le volant.

«Mon rôle est d'aider les gens à évaluer leurs capacités et à prendre leurs responsabilités», résume la professeur, Denise Phillips.

«Posez-vous ces questions» dit-elle à ses élèves: «est-ce qu'on vous klaxonne souvent ? Est-ce que les voitures vous paraissent sortir soudainement de nulle part ? Est-ce que vous vous perdez sur un itinéraire familier ?».

Les effets perturbateurs d'une cataracte, d'un glaucome ou de l'arthrite sont disséqués au cours d'une vidéo. Des solutions ébauchées: «consultez votre médecin. Décidez de ne plus conduire la nuit, de ne plus circuler sur l'autoroute, de ne plus faire que des trajets connus».

«Les routes aussi pourraient être plus sûres. Beaucoup d'États n'y mettent pas les moyens», affirme Elinor Ginzler qui plaide pour la multiplication des ronds-points et des flèches pour tourner à gauche.

Le rapport du GAO reconnaît que les intersections sont particulièrement dangereuses pour les conducteurs âgés, notamment les virages à gauche.

D'où les conseils du cours qui invitent à «tourner trois fois à droite autour d'un pâté de maisons plutôt que tourner à gauche et devoir couper la circulation en face».

40% des morts au volant de conducteurs de plus de 75 ans interviennent à une intersection.