Ce type de conversion ne fera évidemment pas de votre ancienne voiture un super bolide capable d'atteindre 200 km/h entre Montréal et Québec. La Renault de M. Bougie roule plutôt jusqu'à un maximum de 20 km/h et dispose d'une autonomie d'environ deux heures, «ce qui est parfait pour faire ses courses ou se rendre au travail», explique Rolland Bougie.

Ce type de conversion ne fera évidemment pas de votre ancienne voiture un super bolide capable d'atteindre 200 km/h entre Montréal et Québec. La Renault de M. Bougie roule plutôt jusqu'à un maximum de 20 km/h et dispose d'une autonomie d'environ deux heures, «ce qui est parfait pour faire ses courses ou se rendre au travail», explique Rolland Bougie.

La voiture française, acquise pour 900 $ en 1992, est propulsée par un moteur électrique de 2,5 forces, lequel vient d'une voiturette de golf payée 2000 $. Bref, pour moins de 3000 $ (ce qui exclut la cinquantaine d'heures de travail que M. Bougie a consacrées au projet), notre homme possédait un «chameau» pas comme les autres.

Bien sûr, poursuit le bricoleur, il est possible d'équiper une voiture (une sous compacte, de préférence) avec un moteur électrique de 6 forces, voire de 12 forces pour encore plus de puissance. Mais les frais de transformation seraient, du coup, nettement plus élevés. L'autonomie et la pesanteur du véhicule en seraient également influencées.

Le moteur de la Renault 5 de M. Bougie est alimenté par six batteries de six volts. Il y en a trois sous le capot et trois dans le coffre arrière. Il faut compter huit heures pour complètement recharger les batteries. Le système électrique de l'habitacle (radio, tableau de bord, etc.) et les phares de la voiture fonctionnent quant à eux grâce à une batterie de 12 volts qui peut être alimentée par énergie solaire.

Rolland Bougie, 52 ans, est ce qu'on pourrait appeler un ingénieur-né. Il ne possède pas de diplôme universitaire, mais bricoler et «patenter» est une seconde nature chez lui. Il a transformé sa Renault au début des années 90 alors qu'il vivait et travaillait à Lebel-sur-Quévillon, dans son Abitibi natale. Il vit actuellement en Montérégie.

À l'époque, le bricoleur utilisait régulièrement sa voiture électrique en ville. Il avait conservé les immatriculations d'origine. Un policier municipal s'est même émerveillé devant la Renault 5 de M. Bougie. Mais les lois (sinon le laxisme policier) ont bien changé, car aujourd'hui, il est interdit de rouler en véhicule électrique sur les routes du Québec.

Rolland Bougie compte aussi à son actif la création d'un «bobski», sorte de traîneau à ski propulsé par un moteur à hélice à la façon des aéroglisseurs utilisés dans les marais des Everglades de la Floride. C'est sans parler de son traîneau (électrique) du Père Noël devant lequel des rennes en bois décrivent un mouvement circulaire.

Ce qui comblerait Rolland Bougie, ce serait de travailler dans un centre de recherches où, dit-il, il saurait apporter sa contribution. Justement, parlant de recherche, M. Bougie a pris l'invitation du milliardaire anglais Richard Branson très au sérieux.

«M. Branson a promis 25 millions de dollars à quiconque trouvera un moyen de réduire les gaz à effet de serre. Je travaille actuellement sur une façon de transformer toutes les voitures à essence en voitures électriques», explique-t-il. Une histoire à suivre...