La comédienne Geneviève Rioux se prépare à mettre au monde un documentaire portant sur la dualité entre maternité et créativité. Produit par l'animatrice Marie-France Bazzo, il devrait être diffusé à l'hiver 2012 sur les ondes de Télé-Québec.

Création et procréation, des oxymorons? La question tenaillait Geneviève Rioux depuis un certain temps. En 2007, elle a commencé à jeter les bases de ce projet de documentaire, dont le titre de travail est Crée-moi, crée-moi pas.

«Je pense que les grands créateurs sont foncièrement des êtres très égoïstes. Je ne suis pas certaine, par exemple, que Pablo Picasso ait été le meilleur père au monde», explique la comédienne.

Historiquement, il n'y a pas eu beaucoup de «grandes créatrices», souligne Geneviève Rioux. Et celles qui ont laissé leur marque - les Virginia Woolf, Gabrielle Roy ou Anne Hébert - n'étaient pas mères, fait-elle remarquer.

«C'est d'abord et avant tout l'admiration que je voue aux femmes qui sont à la fois créatrices et mères qui m'a poussée à aller de l'avant. Les femmes qui jouent ces deux rôles sont tout le temps en contradiction», estime la comédienne, qui dit vivre ce phénomène «à petite échelle» en tant qu'interprète.

En plus d'être l'idéatrice du documentaire, Geneviève Rioux en assure la coscénarisation et l'animation. Une entreprise de taille pour la comédienne, qui partage son temps entre le théâtre, la télévision, le cinéma et ses deux enfants. «Cela demande beaucoup de patience et de temps, mais ce que j'aime, c'est que je suis là à toutes les étapes.»

L'actrice, que l'on verra au cinéma dans le rôle d'une policière monoparentale dans «La Vérité», a décidé de faire équipe avec Marie-Pascale Laurencelle, qui a notamment travaillé à la réalisation des émissions télévisées Club Social et Bazzo.tv. Elles ont soumis leur projet à Marie-France Bazzo, qui a accepté de le produire.

Si le documentaire de 52 minutes aborde sans contredit des questions d'ordre théorique, il n'en sera pas moins «très incarné», assure la productrice de la boîte Les Productions Bazzo Bazzo. «Nous avons une «wish list» de personnes que nous souhaitons rencontrer. On veut avoir la cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette, les écrivaines Nancy Huston et Marie Laberge et la philosophe française Élisabeth Badinter.»

Le tournage du documentaire devrait s'amorcer d'ici le printemps. Une escale de quatre jours est prévue en France, et ce, même si le budget est «modeste».

«On va faire preuve de créativité», lance la productrice.