Saskatchewan, c'était il y a presque 10 ans. Les Trois Accords s'installent pour trois soirs au National avec l'intention ferme de donner à leurs fans ce qu'ils veulent: des tubes un brin débiles et des chansons turbosympathiques à gueuler en choeur!

«Peut-être qu'on rêve en retard», songe Simon Proulx. Tout le monde au Québec semble vouloir «faire» le Centre Bell depuis quelque temps. Plus pour le plaisir de le dire que de le remplir, puisque seule une poignée de vedettes est en mesure d'y attirer une foule à la mesure de l'endroit. Pendant ce temps, Les Trois Accords font exactement le contraire: ils choisissent de se produire dans une petite salle - le National - et même trois fois plutôt qu'une.

Simon Proulx, chanteur, guitariste et principal architecte des chansons du groupe, se réjouit de cette escale montréalaise étalée sur trois soirs. Il défend cette idée depuis des années, alors il a bien l'intention d'en profiter. «On a envie de faire quelque chose de spécial et de cool, dit-il, sans vouloir donner de détails. On se rend compte que ça fait presque 10 ans qu'on fait ça, alors on a des trucs à exploiter...»

La blague dure encore

Gros Mammouth Album, premier disque du groupe de Drummondville, date en effet de l'automne 2003. Ce rock juvénile et absurde a eu l'impact qu'on sait: Hawaiienne a été un tube monstrueux et la version «turbo» de l'album, mise en marché par l'étiquette indépendante Indica, s'est écoulée à plus de 180 000exemplaires. Du jour au lendemain, La Chicane n'était plus le groupe québécois le plus populaire...

Dix ans plus tard, la blague dure encore. Contre toute attente. J'aime ta grand-mère, disque paru à l'automne, élargit une fois de plus sa palette de styles, agencés de manière décalée sur des textes à l'imagination foisonnante et d'une drôlerie toujours imprévisible. Les Trois Accords tracent leur sillon, avec sérieux et impertinence.

«Peut-être que, finalement, après toutes ces années, les gens ont fini par se dire qu'on était un vrai groupe, qui se force pour faire de la bonne musique», dit Simon Proulx, au sujet du retour en grâce du groupe auprès du public et des radios depuis Dans mon corps. Juste retour des choses, Les Trois Accords veulent faire plaisir à leurs fans lors de leurs trois concerts au National.

«On ne peut pas faire un show sans jouer Hawaiienne ou Saskatchewan, les gens seraient frustrés», constate le chanteur. Pas question de contrarier son public... surtout que ça ne lui pèse absolument pas. «Hawaiienne, je la trouve super bonne! lance-t-il en souriant. Il n'y a aucune de nos tounes que je trouve plate!»

«Il y a deux ans environ, j'ai réalisé que les gens venaient à nos shows pour chanter. Le plus fort qu'ils peuvent. Ils viennent gueuler. C'est électrisant pour nous, assure le chanteur. C'est cool de satisfaire les gens.»

Les 2, 3 et 4 mai au National