Une partition inédite de Mozart a été découverte à la médiathèque de Nantes, en France, où elle dormait depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, et authentifiée par la Fondation internationale Mozarteum à Salzbourg. L'expert Ulrich Leisinger a précisé à l'Associated Press qu'il s'agissait du brouillon d'une messe, confirmant un article paru hier dans Presse-Océan.

Selon le directeur de recherches de la Fondation, qui a été sollicitée par la médiathèque, il n'y a aucun doute que le manuscrit, de la taille d'une page de grand cahier, selon le quotidien nantais, est bien de la main du célèbre compositeur autrichien disparu en 1791. «C'est sans aucun doute l'écriture de Mozart», a-t-il assuré.Cette partition a été découverte il y a quelques mois dans les fonds de la médiathèque, a-t-il précisé, après que la bibliothèque de la ville l'eut obtenu au XIXe siècle par un legs, avant qu'elle ne tombe dans l'oubli. «Il s'agit d'une partition modeste, de 16 centimètres par 24, annotée au verso», a souligné Agnès Marcetteau, directrice de la médiathèque de Nantes. Deux oeuvres distinctes sont portées sur cette partition. «On trouve (...) un credo en ré majeur, ainsi qu'une esquisse mélodique qui fait penser à une messe», a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse.

Difficile d'avoir une idée de ce que pourra rendre l'oeuvre une fois décryptée. «C'est une période, la période baroque, où l'écriture peut être interprétée de manière différente», indique Jean-Louis Jossic, adjoint en charge de la culture à la Ville de Nantes. «Si on la donne à quatre, cinq, dix musiciens différents, on aura dix versions différentes.»

«C'est une oeuvre patrimoniale», insiste M. Jossic, «il n'est pas question de la vendre». «On connaît 100 oeuvres manuscrites de Mozart» affirme-t-il, «nous possédons donc un centième des moments où Mozart prend la plume».

«C'est un vrai trésor», s'est enthousiasmé de son côté M. Leisinger, «parce que c'est une musique inédite de Mozart. Elle a été composée après 1787. Cela veut dire à l'époque du Requiem.

«L'écriture est très clairement identifiable», a-t-il ajouté. Il n'y a eu qu'une dizaine de découvertes d'une telle importance concernant Mozart ces 50 dernières années, selon lui. Si elle était mise en vente, une seule page de la partition pourrait valoir environ 70 000 euros (environ 105 000 $ CAN). Différents indices, dont le type de papier, tendent à montrer que Mozart ne l'a pas écrite avant 1787», a affirmé M. Leisinger.

Toutefois, ce brouillon de messe n'est pas achevé. «Il n'y a qu'un kyrie et un credo», précise l'expert qui ajoute qu'on ne peut donc pas jouer la messe dans son intégralité, «mais on peut essayer de la reconstituer pour voir ce que Mozart entendait faire. C'est aussi très important d'apprendre que Mozart s'est vraiment occupé de musique sacrée lors des dernières années de sa vie».