Jean-René Dufort est un nom que l'on n'associe pas spontanément à la musique classique. Il sera pourtant de la partie à l'occasion de l'événement Fréquence OSM, samedi, en compagnie de la journaliste Anne-Marie Dussault et des comédiens Vincent Graton et Guylaine Tremblay.

Pour l'occasion, la Maison symphonique se transformera en studio de radio géant avec la collaboration d'Espace musique et de ses animateurs Françoise Davoine et Michel Keable. Des éléments d'une émission de radio, reportage, radioroman et bulletin d'information se mêleront à la musique dans ce concept imaginé par Kent Nagano, qui dirigera l'orchestre.

La Presse a questionné l'animateur d'Infoman sur sa relation avec la musique.

Q: Écoutez-vous de la musique classique?

R: J'ai des goûts très variés en musique: ça va de la musique capable de décaper les murs au classique, que j'écoute souvent dans ma voiture. Après deux ou trois conférences de presse monotones de politiciens, ça me prend un petit 20 minutes de musique classique pour m'en remettre!

Q: Quel sera votre rôle à ce concert?

R: Ils vont me placer au milieu de l'orchestre et je vais interagir avec les musiciens et Kent Nagano, en leur posant le genre de questions existentielles que monsieur et madame Tout-le-monde se posent. Par exemple: combien ça coûte, une bonne baguette? Est-ce que les musiciens suivent vraiment le chef, ou il est juste là pour le look? Et parfois, l'orchestre va me répondre avec des exemples musicaux.

Q: Si vous vouliez convaincre quelqu'un qui n'a jamais écouté de musique classique de venir à ce concert, que lui diriez-vous?

R: Je trouve que la meilleure comparaison sur la musique est celle faite par Rock et Belles Oreilles, dans le temps, quand ils parlaient de la musique classique comme étant celle de Bugs Bunny. Quand on y pense, c'est vrai que les gens ne réalisent pas à quel point ils en écoutent, car elle est présente un peu partout, notamment dans les films. Avec la musique de Star Wars, par exemple, on n'est pas si éloigné que ça de la musique classique, après tout.

Q: Qu'est-ce qu'il faudrait, selon vous, pour que les Québécois soient plus mélomanes?

R: Ça prendrait une loi pour interdire la musique d'ascenseur plate! Cette muzak toute croche, on devrait la remplacer par de la musique classique. Déjà, on aurait là une façon efficace d'apprivoiser les gens. Mine de rien, ils s'habitueraient et en auraient moins peur. Car le terme «classique» fait peur. On a l'impression que c'est un médicament. Je changerais aussi de terme. Quand je faisais de la vulgarisation scientifique, je n'utilisais pas le mot «science», qui fait peur lui aussi. Mais si j'expliquais aux gens un phénomène scientifique, ils apprenaient sur la science sans trop s'en rendre compte.

Q: Sur une île déserte, quel disque de musique classique apporteriez-vous?

R: Certainement un disque d'Erik Satie, que j'aime beaucoup.

Q: Quel compositeur auriez-vous aimé rencontrer et pourquoi?

R: J'aurais bien aimé voir Mozart à l'oeuvre à 4 ou 5 ans. Mais c'est plus l'époque de ces grands compositeurs que j'aurais aimé observer. Aujourd'hui on a des ordinateurs, des logiciels, toute une technologie. J'aurais voulu les voir en train de griffonner directement sur du papier une musique complexe et sophistiquée sans aucun outil moderne, mais simplement à partir de ce qu'ils avaient en tête. Peu importe celui que j'aurais rencontré, j'aurais voulu le voir en train d'écrire sa musique.

Q: Si dans une autre vie vous étiez musicien d'orchestre symphonique, quel instrument choisiriez-vous et pourquoi?

R: Le triangle! Parce que je suis un peu paresseux, et que je les vois jouer trois ou quatre coups pendant toute la soirée, tout en étant payé le même salaire que les autres. Ça me semble un bon deal!

>>> Fréquence OSM, samedi, 14 h, Maison symphonique.