Le baryton Marc Boucher et son pianiste Olivier Godin ont donné dimanche après-midi davantage qu'un simple récital de mélodies françaises: une illustration idéale de cet art très particulier que l'on croyait en voie de disparition. Bien sûr, les qualités admirées là s'appliquent aussi au lied.

Peu importe que la voix soit limitée en volume et même plafonnée à l'aigu. Marc Boucher, qui avait mémorisé tous ces poèmes souvent hermétiques, les articule avec naturel et clarté, adaptant sa voix, la colorant aussi, selon le sens et la courbe du texte original, que les auditeurs ont sous les yeux. Le miracle se prolonge au piano d'Olivier Godin qui souligne chaque phrase, chaque mot.

 

Les Clartés de la nuit de Jacques Hétu d'après Nelligan, Tel jour, telle nuit de Poulenc, Musiques sur l'eau de Théodore Dubois: programme sévère et de haut niveau où cadre pourtant un Léo Ferré avec ses mélodies sur Baudelaire. M. Hétu était dans la salle. En rappel: Chanson triste, de Duparc.

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MARC BOUCHER, baryton. Au piano: Olivier Godin. Dimanche après-midi, Auditorium de la Grande Bibliothèque. Présentation: Société musicale André-Turp.