Pour la deuxième fois en un peu plus d'un an, l'Orchestre symphonique de Montréal rendra hommage à l'équipe de hockey Le Canadien le 2 avril prochain, cette fois, sur la patinoire du Centre Bell. L'événement soulignera à la fois les 100 ans du Canadien et les 75 ans de l'OSM.

Kent Nagano multiplie les histoires d'amour depuis qu'il dirige l'OSM. Le concert en hommage au club Le Canadien, le 2 avril prochain, ressemble à un mariage de raison, mais le maestro s'avoue désormais totalement épris d'un sport, le hockey, qu'il ne connaissait pas avant son arrivée à Montréal et qu'il qualifie de «lyrique» à voir évoluer les joueurs sur la glace.

 

«Le hockey montréalais c'est quelque chose de particulièrement passionnant, dit-il. L'an dernier, au concert à la Place des Arts, plusieurs personnes m'ont dit que c'était leur première présence à l'OSM. Il étaient surpris de la passion et des émotions que la musique suscitait. C'est ce que lie nos deux institutions, la passion et les émotions.»

Nommée La rencontre du siècle, la fête regroupera plusieurs grands noms du hockey, comme Guy Lafleur, Henri Richard et Jean Béliveau ainsi que ses artistes d'horizons variés: le comédien des Boys, Pierre Lebeau, les chanteurs Gino Quilico, France D'Amour et Claude Dubois et le Cirque Éloize.

Dirigé par Kent Nagano, l'OSM interprétera à nouveau Les Glorieux de François Dompierre et de Georges-Hébert Germain.

«C'est une musique de film, ce que je fais depuis 25-30 ans, décrit M. Dompierre. C'est une musique d'images qui décrit l'atmosphère du hockey, des rêves et des guerres que ça suscite entre adversaires, de la défaite qui arrive trop souvent et de la gloire, parfois.»

Michel Rivard signe les paroles de la chanson tirée de cette pièce symphonique créée en février 2008. Ce sera la première fois que Kent Nagano dirige un orchestre dans un tel amphithéâtre, où il a déjà assisté à une partie du Canadien et à un spectacle de Céline Dion. «Nous devrons utiliser l'acoustique de façon différente. C'est un défi, mais c'est quelque chose que souhaitons faire. Ce n'est pas tout le répertoire qui pourrait s'y prêter, mais je crois que les pièces choisies y résonneront bien», indique-t-il.

Le clou de la soirée sera l'interprétation de l'Ode à la joie, tirée de la Neuvième symphonie de Beethoven en présence de 1000 choristes de partout au Québec, dont des joueurs du Canadien de Montréal. L'OSM jouera également des extraits de la Cinquième Symphonie de Beethoven, de The Planets de Holst, Fanfare for the Common Man de Copland et Les Pins de Rome de Respighi.

Des documents d'archives seront projetés sur grand écran tout au long du concert. Des extraits du film de Charles Binamé, Maurice Richard, seront également présentés, avec la musique de Michel Cusson.

«C'est la première fois que je serai joué par un aussi grand orchestre, de confier le musicien. Les extraits choisis s'y prêtent bien. Ça va exploser.»

Débordant d'enthousiasme, le président de l'Association des anciens joueurs, Réjean Houle, s'est aussi déclaré très heureux du «mariage» entre l'OSM et le Canadien.

«On va emmener nos jeunes joueurs au concert, qui viennent de plus en plus de l'étranger, pour qu'ils vivent pleinement notre culture montréalaise et québécoise», a-t-il dit.

Pour l'OSM, la passion n'exclut pas la raison. Le concert est organisé par la Fondation de l'orchestre qui sera lancée officiellement le soir du concert et qui espère des ventes atteignant deux millions de dollars. Cette somme permettra à l'OSM d'entreprendre en avril sa première tournée internationale en 10 ans.

Kent Nagano et l'orchestre joueront dans 13 villes et six pays, dont une toute première fois en Croatie.