Le Belge Gérard Mortier veut faire du Teatro Real à Madrid, dont il deviendra début 2010 directeur artistique, une des premières scènes lyriques européennes et compte y programmer «35 % d'oeuvres du 20e siècle».

La salle madrilène doit «figurer en première division européenne», avec des opéras modernes, des oeuvres propres et un public rajeuni, a déclaré jeudi devant la presse l'actuel directeur de l'Opéra de Paris, nommé la semaine dernière à Madrid.

Mortier, 65 ans, figure du monde de l'opéra, avait renoncé début novembre à prendre pour septembre 2009 les rênes du New York City Opera, dont le budget a été amputé par la crise économique. Son contrat à Paris prend fin l'été prochain.

Il a confirmé que, comme à Paris, il n'y aurait pas sous sa houlette au Teatro Real un directeur musical, mais une équipe de chefs d'orchestre, dont l'objectif sera de donner à l'orchestre et au choeurs «la plus haute qualité possible».

Selon lui, «l'opéra ne doit pas donner une image de rigidité et doit s'adapter. Sans oublier les classiques des 18e et 19e siècles, il faut offrir 35 % de pièces du 20e».

Concernant de possibles créations, il a jugé «trop spécifiquement américaines», celles qu'il avait envisagées pour New York, un opéra de Philip Glass et une adaptation du film Brokeback Moutain par Charles Wuorinen. Il penche plutôt pour Carnaval de Hans Peter Kyburz.

Connu pour ses coups d'éclats et son parti pris moderniste, Mortier a notamment dirigé le Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles (1981-1992), puis le Festival de Salzbourg (1992-2001) et l'Opéra de Paris depuis 2004.

Il a enfin manifesté sa volonté de développer les liens entre le Teatro Real et les scènes lyriques latino-américaines, comme le Teatro Colon à Buenos Aires ou le Palacio de Bellas Artes à Mexico.