Céline Dion l'a dit tôt dans son concert d'hier au Centre Bell: elle tenait à offrir à ses fans d'ici le même spectacle que celui qu'elle a donné à Anvers et à Paris, parce qu'elle l'aime et qu'elle en est très fière.

Rares sont ceux parmi les 15 532 spectateurs enthousiastes d'hier qui ‎ne seront pas d'accord avec elle. Pendant deux heures, ce public de première a vu un spectacle unique qui alliait le faste de sa production de Las Vegas, avec pas moins de 29 musiciens sur scène, à l'aspect plus décontracté, plus direct des bons concerts d'aréna. Il a surtout pu apprécier pour une très rare fois le répertoire français de Céline Dion, qui constituait hier près des trois quarts de son spectacle.

Quand Céline Dion chante dans sa langue maternelle, l'émotion monte d'un cran. On en a eu la plus belle preuve quand elle a chanté pour la toute première fois, assise sur un tabouret, À la plus haute branche de l'auteur-compositeur Daniel Picard, le «coup de foudre» de la chanteuse parmi le millier de chansons que lui ont soumises des auteurs-compositeurs, connus ou pas. Une chanson sur le deuil, à la fois sobre et poignante, enrichie de l'harmonica de Guy Bélanger, qui a tiré quelques larmes à la chanteuse et procuré des frissons à bon nombre de spectateurs.

Plus tôt dans la soirée pas triste du tout, l'émotion avait contraint Céline Dion à s'interrompre ‎pendant Et je t'aime encore. Le public lui a fait une ovation, elle s'est ressaisie, a essuyé ses larmes et a poussé sa voix dans les hauteurs qui lui sont familières.

Parmi les grands moments de la soirée, il faut citer Pour que tu m'aimes encore, le premier cadeau que lui a fait Jean-Jacques Goldman et qui n'a pas pris une ride en 20 ans. Les spectateurs l'ont chantée à pleins poumons avec et sans leur Céline en balançant leurs téléphones illuminés au bout de leurs bras.

Ce fut également l'occasion pour le public montréalais de faire connaissance avec la version orchestrale très théâtrale d'Ordinaire, façon Céline Dion. Il faut évidemment oublier Charlebois, ce qui ne sera pas donné à tout le monde, mais la longue ovation qui a suivi ce coup d'audace semblait dire que Céline était en voie de se l'approprier. Comme elle s'est appropriée naguère The Power of Love, la chanson de la chanteuse acrobate qui sera toujours un moment fort de ses spectacles à Montréal comme à Las Vegas, Paris ou Pretoria.

Des grands succès aux chansons moins connues, du rock orchestral de Qui peut vivre sans amour? à The Show Must Go On de Queen, ce fut surtout la continuation de l'histoire d'amour entre un public fidèle et une chanteuse qui n'a rien à son épreuve et qui, malgré les sommets vertigineux qu'elle a gravis, n'a rien perdu de sa spontanéité et de sa capacité d'autodérision qui lui permettent de rire un peu du trou dans son costume blanc dont la longue traîne la gênait dans ses déplacements.

Céline Dion remet ça 16 autres fois à Montréal, Québec et Trois-Rivières d'ici la fin du mois. Si vous n'aviez qu'un spectacle ‎d'elle à voir absolument, ce serait celui-là.

La liste des chansons du spectacle

Trois heures vingt

Encore un soir

Je crois toi

Qui peut vivre sans amour?

Immensité

Et je t'aime encore

Pour que tu m'aimes encore

Terre

À la plus haute branche

Ordinaire

Because You Loved Me

It's All Coming Back to Me Now

The Power of Love

Le vol d'un ange

L'amour existe encore

Apprends-moi

Tous les secrets

Ne bouge pas

Valse adieu

Je n'ai pas besoin d'amour

Tous les blues sont écrits pour toi

Dans un autre monde

Ce soir on danse à Naziland

Purple Rain

Love Can Move Mountains

River Deep, Mountain High

The Show Must Go On

En rappel: My Heart Will Go On

S'il suffisait d'aimer

Vole

Photo Charles Laberge, collaboration spéciale

De nombreuses personnalités foulent le tapis rouge

Céline Dion est de retour chez elle le temps d'une série de spectacles au Québec. En grande première au Centre Bell de Montréal, la diva a attiré une foule d'admirateurs, incluant des centaines de personnalités québécoises. Voici quelques témoignages recueillis sur le tapis rouge.

Guylaine Tremblay: «Comme tous les Québécois, (j'ai) grandi avec elle. On la suit, on est ébahi par son talent, parce tout ce qu'elle fait, par sa simplicité et sa générosité aussi. C'est vraiment exceptionnel qu'une vedette mondiale demeure si accessible avec ses fans. (...) Je la vois pour une seconde fois, l'autre fois c'était à Las Vegas. Je suis plus énervée parce que c'est «chez elle».»

Dominique Michel: «Je l'ai vue beaucoup de fois à Las Vegas, en Floride... On est fier d'elle. Elle est excellente, c'est une grande artiste.»

Katherine Levac: «J'ai un rapport de nostalgie avec Céline Dion. C'est vraiment lié à ma mère - je suis avec ma mère, aujourd'hui. Quand j'étais jeune, chaque fois qu'on prenait la voiture, qu'on faisait du ménage, qu'on avait quelque chose à accomplir et qu'on voulait être 'dedans', on mettait du Céline»

Éric Bernier: «J'ai travaillé avec elle il y a longtemps, à ma sortie du conservatoire. Elle faisait (la minisérie) Des fleurs sur la neige. J'avais eu une mauvaise expérience parce que le réalisateur avait été odieux. Elle m'avait aperçu dans un couloir, elle avait mis sa main sur mon coeur. Elle n'avait rien dit, mais ce moment est resté gravé dans ma mémoire.»

Alexandre Goyette: «Céline, c'est toute notre vie. C'est une artiste impliquée, dévouée, accessible, malgré son succès. Pour moi c'est important. Quand j'ai reçu l'invitation (pour le spectacle) je criais comme une jeune fille de 13 ans.»

Pierre Bruneau: «C'est une femme extraordinaire, toujours très solide à tous les moments. Je pense que ça va être bon de la retrouver sur scène ce soir.»

Michel Bergeron: «Je l'ai vue 10-15 fois en spectacle. Même à New York, parce que j'ai dirigé les Rangers. On est allés la voir à Vegas, à Québec... On l'a vue partout!»

Marina Orsini: «C'est un talent exceptionnel, une femme pleine de résilience, un exemple, une inspiration. Céline, c'est le Québec, le pays, la planète.»

Mélanie Pilon: «Je suis fan de Céline depuis que je suis toute jeune. Adolescente, j'écoutais Céline Dion chante Plamondon, l'album D'eux avec mes amis, je faisais des chorégraphies. Je n'ai jamais eu la chance de la voir live, c'est la première fois donc je suis très contente.»

France Castel: «Céline représente notre fierté, tout le rêve d'une petite fille d'ici qui a réussi et qui est passée à travers plein de choses avec grâce.»

 La Presse Canadienne