Gros lundi rock à la salle André-Mathieu de Laval, hier: Marie-Chantal Toupin présentait la première de sa tournée Premier baiser à une salle remplie de fans jeunes et moins jeunes - y compris quelques préados qui doivent trouver la journée d'école bien longue, aujourd'hui!

Mais en tout cas, elles ont aussi trouvé leur soirée intense et rock rare! Marie-Chantal Toupin présente en effet un spectacle très rock classique, carré, solide, joué avec conviction par ses cinq musiciens.

En première partie, elle chante principalement les chansons de son nouvel album, Premier baiser (Je t'écris moi, Laisse faire, Oublier, Ta vraie nature, etc.), et disons que les gens embarquent vraiment bien quand on considère qu'il s'agit de nouvelles chansons lancées en novembre dernier. Dès la troisième chanson, ça tapait dans les mains; à la cinquième, les gens étaient debout et ils ne se sont pas souvent rassis.

Bon, c'était fort en titi et ça empêchait de bien comprendre les paroles. Ici, on se permet un petit appel au secours aux sonorisateurs d'André-Mathieu: pourriez-vous trouver un moyen d'aller vous asseoir entre les rangées A et J pendant un spectacle, histoire de constater par vous-mêmes qu'on n'y entend que les basses et que cela nivèle tout, que l'oreille y sature vite, et qu'il faut trouver un moyen de remédier à cela? C'est la moitié de la salle qui va vous en être reconnaissante. Merci...

Mais revenons à Marie-Chantal Toupin qui avait, hier, un invité très bien accueilli, Hugo Lapointe, venu chanter son succès de l'heure, Malheureux, en duo avec la longiligne blonde: étonnante chanson sur l'amour masochiste, mais d'une efficacité rare et qui manifestement fait vibrer une corde sensible. Suivi de Mal d'amour, grand succès de Claude Michel dans les années 70 repris avec intensité par Marie-Chantal Toupin, ça faisait une bonne première partie.

La deuxième l'était encore plus: elle était composée essentiellement de reprises et de pots-pourris - mais peut-être juste un tout petit peu trop. Elle s'est pourtant ouverte sur deux des meilleures chansons de Premier baiser (la chanson-titre et surtout Pour les jours), pour se poursuivre par un très solide «medley» de grands succès de Marie-Chantal (Maudit bordel, Soirée de filles, Cette mélodie), puis de Provocante de Marjo, ensuite d'un très joli pot-pourri hommage aux Colocs, de la version complète de The Mexican de Babe Ruth, d'un autre pot-pourri (Queen, Michael Jackson, Kiss, Loverboy), de deux autres medleys de chansons de Marie-Chantal...

Disons que ça faisait beaucoup de «mélanges»... L'idée a plu, mais je pense qu'on aurait tous pris plus de Maudit bordel, Soirées de filles et de Comment je pourrais te dire. Mes deux voisines et moi étions d'accord: la belle Marie-Chantal pourrait mêler les deux manières (les chansons nouvelles et les medleys) dans les deux parties, ce serait encore plus chouette.

Ce qui est franchement bien, c'est la façon dont elle apprécie son public: quand on lui remet un bouquet de fleurs, elle prend le temps de le respirer; une admiratrice lui offre un bracelet, la chanteuse, sans cesser de chanter, lui tend le bras pour qu'elle le lui enfile; les éclairages illuminent souvent les spectateurs, ce qui permet à Marie-Chantal de voir leurs réactions, et d'y répondre par des baisers soufflés, des signes de la main...

Mais plus frappant encore que tout, hier, c'était son naturel et son air détendu sur scène. Comment dire? Elle était débarrassée de plein de petits tics physiques et vocaux, elle était simple, elle était naturelle, elle était là pour les bonnes raisons: chanter et faire plaisir. Elle n'essayait plus d'avoir l'air rockeuse: elle faisait du rock! Elle n'évoquait plus Marjo, même en chantant Provocante (qu'elle a chantée comme toutes les filles la chantent: pour s'amuser et aguicher!): elle était tout simplement Marie-Chantal Toupin. Et cette Marie-Chantal, nature et vraie, sera en tournée au Québec partout dans les mois à venir.