Ce poète, peintre et musicien est de la lignée des Herménégilde Chiasson et autres Gérald Leblanc qui ont projeté l'Acadie dans la littérature contemporaine.

On est rendu loin, très loin des cages à homard et des évocations de la déportation.Cet héritage de modernité ne cesse de transpirer dans l'Amérique selon Fredric Gary Comeau dont c'est le quatrième album, troisième depuis la sortie de cet excellent Hungry Ghosts qui l'avait lancé en 2002.

Musicalement, son art folk-rock est visiblement tissé dans les grandes lignes de ce continent, il s'est adjoint le réalisateur et multi-instrumentiste François Lalonde qui l'a aidé à transgresser son americana de base, y ajoutant des tons de surf Morricone à une structure country rock pour ne citer qu'un exemple.

Les ornements et détails fournis par la réalisation contribuent au décollage de ces rimes essentiellement consacrées à la chose amoureuse.

Qu'elle fut romantique, courtoise, bestiale, périlleuse, lyrique, complexe en général, l'amour occupe l'espace poétique de cet album. Le narrateur s'y applique à en effeuiller les vertiges.

«Un autre jour se lève en Acadie mais moi je veux tes lèvres pour toutes mes nuits...»

À écouter : Nos tremblements