La première Semaine du Neuf, un festival lancé l’an passé par Le Vivier, avait fait vibrer le milieu de la musique nouvelle de la métropole. L’évènement, qui a valu récemment au collectif montréalais un prix Opus pour l’évènement musical de l’année, est de retour ces jours-ci avec de nouvelles saveurs.

C’est assez naturellement que Le Vivier avait consacré son premier festival au compositeur dont il tire son nom, une des figures tutélaires de la musique « savante » d’ici.

« L’idée, c’est d’avoir une vitrine pour la musique nouvelle qui soit présente de manière annuelle et qui, tous les deux ans, aura une couleur internationale, ce qui est le cas de l’édition 2024 », résume le directeur de ce regroupement de 67 membres, le flûtiste Jeffrey Stonehouse.

Pour cette deuxième édition, qui court jusqu’au 18 mars, la Semaine du Neuf a donc ouvert tout grands les bras au compositeur français Pierre Jodlowski, un des pontes de la musique mixte en Europe.

« Sa démarche est vraiment intéressante, parce qu’elle jumelle des expériences plutôt immersives qui impliquent un visuel fort – beaucoup de vidéos – entremêlé de musique électroacoustique et acoustique, ce qu’on appelle de la musique mixte », explique le responsable, qui ajoute que Jodlowski crée lui-même ses films, parfois aussi avec des collaborateurs.

C’est vraiment une édition qui est axée plus sur les interactions entre les arts numériques et la musique de création.

Jeffrey Stonehouse

Moments forts

Il y a les compositeurs, mais ces derniers ne seraient évidemment rien sans ceux qui les interprètent. Les plus prestigieux invités de la présente Semaine du Neuf sont sans aucun doute les légendaires Percussions de Strasbourg, un ensemble d’une quinzaine de musiciens fondé en 1962 dans la capitale alsacienne, qui a notamment créé des œuvres de Xenakis et de Dufourt.

Les quatre membres qui traverseront l’Atlantique donneront trois fois en fin de semaine Ghostland, de Jodlowski, qu’ils ont créée en 2017, une œuvre sur la notion de « fantôme » impliquant une marionnettiste, de la vidéo et une scénographie.

Regardez un extrait du spectacle

La représentation du dimanche 10 mars à 10 h (Espace Orange de l’Édifice Wilder), où seront servis croissants et chocolat chaud, « est parfaite pour un brunch familial », souligne Jeffrey Stonehouse, qui ajoute que « la présence de la vidéo dans la grande majorité des propositions à travers le festival rend l’expérience hautement grand public ».

Le directeur du Vivier rassure ceux qui pourraient approcher les musiques nouvelles avec quelques réticences.

Un public qui s’intéresse à la danse contemporaine ou au théâtre, ou qui trippe sur les films, serait tout à fait à l’aise dans les salles lors du festival.

Jeffrey Stonehouse

Autres moments forts

Parmi les autres moments forts de cette folle Semaine, M. Stonehouse n’hésite pas à nommer le spectacle du 15 mars avec collectif9, un « ensemble super dynamique qui joue sans chef dans un programme où ils déconstruisent la musique de Beethoven », en collaboration avec les créateurs québécois Pierre-Luc Lecours et Myriam Boucher.

D’autres évènements proposés les 11, 14 et 16 mars valent aussi le détour du fait qu’ils se tiennent dans la salle multimédia du CIRMMT (Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologie), à l’Université McGill.

Le musicien en parle avec enthousiasme comme d’« une des salles les plus avancées sur le plan technologique qu’on a à Montréal, qui inclut un système de haut-parleurs spatialisés qui permet une écoute en 3D. Pour ceux qui n’ont jamais vécu cette expérience, ça vaut la peine. Quand on parle d’expérience immersive, c’est vraiment à cela qu’on pense ! »

Consultez le site de la Semaine du Neuf