Le rendez-vous montréalais est revenu cette année dans sa formule habituelle. Les conséquences de la pandémie se font toujours sentir (notamment sur l’achalandage), mais le week-end de musique a été généreux en moments marquants. Nos journalistes ont assisté aux trois jours du festival. Compte rendu de sept moments forts de ce 15e anniversaire.

Enivrante Dua Lipa

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Dua Lipa en concert, dimanche soir

C’était le bouquet final, celle que l’on attendait avec impatience même si elle venait juste d’amener sa tournée Future Nostalgia au Centre Bell. Dua Lipa n’a pas déçu. Elle nous en a mis plein la vue. La production de son spectacle était à couper le souffle. La Britannique était entourée de tout un arsenal de danseurs, de musiciens et de choristes. Dua Lipa est faite pour être sur scène, elle sait comment faire passer un bon moment à son public. Le tout semble sans effort, mais force est de constater que le travail mis dans ce spectacle est gigantesque (ne serait-ce que dans l’exécution d’une mise en scène si complexe). C’est tout dire, si elle revenait une troisième fois à Montréal la semaine prochaine, nous y serions !

Pas de répit avec Apashe

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Apashe sur scène dimanche soir

Pour son premier grand spectacle en festival au Québec, l’artiste montréalais, Belge d’origine, a été fantastique. Il n’a pas lésiné sur les moyens pour traduire sa musique électronique inspirée de la musique classique sur scène. Il a créé une liste qui n’a laissé aucun moment de répit à la foule amassée devant lui. Sur une des scènes un peu plus reculées du site, bordée par le fleuve, il s’est entouré d’une section de cuivres de huit musiciens, un écran derrière lui accompagnant en images ou en textes sa musique cinématographique jouée en direct. Une ribambelle d’invités s’est aussi jointe à la fête : KROY, Geoffroy, Lia, Wasiu et Ymir. À 19 h, sous un soleil couchant mais encore bien haut dans le ciel, la foule a dansé et sauté comme à minuit lors d’une soirée endiablée.

Les frissons d’Arcade Fire

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Win Butler (de dos), d’Arcade Fire, au festival Osheaga, vendredi soir

On a vu Arcade Fire en spectacle à maintes reprises, mais jamais nos bras ont-ils autant été remués de frissons devant le groupe qui fait la fierté de Montréal depuis près de 20 ans. Est-ce à cause de la pause forcée de trois ans d’Osheaga en raison de la pandémie ? Des innombrables hymnes ardents de la bande de la famille élargie de Win Butler et de Régine Chassagne ? Peut-être. Mais rarement a-t-on vu les membres du clan aussi intenses, investis et, surtout, émotifs sur scène. Pour faire un clin d’œil à la chanson-titre de l’album The Suburbs (lauréat de l’album de l’année aux Grammy, faut-il le rappeler), le temps qui passe n’altérera pas le sentiment de grande intensité rock que nous avons ressenti vendredi soir.

Arkells offre un classique

PHOTO PATRICK BEAUDRY, TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK D’OSHEAGA

Concert d’Arkells à Osheaga, samedi

En début de soirée, samedi, Arkells s’est permis de faire entendre Gimme ! Gimme ! Gimme ! (A Man After Midnight), succès monstre d’ABBA, aux festivaliers. Dès les premières notes de la mythique chanson, des milliers de bras se sont levés en l’air, et des centaines de personnes ont rapidement accouru vers la scène principale pour festoyer avec le groupe rock ontarien. C’est un moment auquel les mots ne rendent pas assez justice : sur place, impossible de ne pas avoir eu des frissons sur les bras ou encore une envie pressante d’aller danser.

Le retour aux sources de Tones and I

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Foule d’Osheaga, vendredi

« Quand je ne gagnais pas ma vie avec la musique et que je jouais seulement dans la rue pour les passants, je chantais toujours la même chanson. » Vendredi après-midi, durant les premières heures du festival, la chanteuse Tones and I a créé un moment à la fois touchant et émouvant. « Je me suis promis que je la chanterais à chacun de mes spectacles. Donc voici ma version de Forever Young », a-t-elle souri. Visiblement heureuse, l’Australienne de 21 ans a interprété le succès d’Alphaville avec brio — et surtout émotion.

Parcels, l’heureux mélange

Le pays de l’Australie et le genre musical du disco ne vont pas nécessairement de pair, mais c’est pourtant ce qui distingue Parcels. Bien entendu, le quintette nage aussi dans le rock alors que les harmonies vocales des deux chanteurs Noah Hill et Patrick Hetherington ajoutent une touche de psychédélisme à l’exquis cocktail musical du groupe. Vendredi, au moment où le soleil de fin de journée plombait sur la scène Verte, la musique à la fois planante et dansante de Parcels avait un degré d’ivresse parfait. Pour ceux qui n’ont jamais assisté à Osheaga, sachez que la scène Verte, bordée par l’amphithéâtre naturel de la plaine des Jeux, jouit de la vue du pont Jacques-Cartier en arrière-plan. C’est à voir une fois dans sa vie !

La première canadienne de Wet Leg

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Wet Leg en concert dimanche

Le duo britannique Wet Leg est très convaincant sur disque. Son album homonyme, paru en avril, a fait des ravages dans la musicosphère. L’engouement est tel que Hester et Rhian sont demandés un peu partout dans le monde. Leur prestation à Osheaga a été leur première au Canada. Nous étions impatiente de constater en spectacle ce nouveau phénomène musical. Si nous n’en sommes pas sortie déçue, nous sommes restée sur notre faim. Bien qu’Hester, Rhian et leur groupe soient instrumentalement solides, il manquait d’énergie sur scène en début de spectacle, alors que leur indie-rock est souvent décapant, et ce, malgré un public déjà conquis. Verdict : une performance en dents de scie, dont nous préférerons nous rappeler les bons moments, car ils ont somme toute été nombreux.