Le rappeur Samian, originaire de Pikogan, en Abitibi-Témiscamingue, se fait messager sur un quatrième album, une collection de huit titres qui abordent la famille, la foi, l'itinérance - en hommage à son père - et la perte de repères.

Rien à dire sur le fond, pacifiste et bienveillant, mais il faudra repasser pour la poésie, trop souvent enterrée sous des rimes enfantines et un angélisme affligeant. « On pourrait s'entraider, apprendre l'un de l'autre, au lieu de se diviser » (Last Hour).

On devine en outre un peu d'aigreur vis-à-vis des héros du rap moderne : sur Hip-hop, Samian regrette « la belle époque » où « les MC avaient une conscience sociale » et « encore une âme ». Vraiment ? Même nostalgie dans les beats plutôt efficaces de DJ Horg, saupoudrés de scratching et de voix féminines.

Les vers de Samuel Tremblay, de son vrai nom, convainquent davantage quand il aborde son vécu dans « cette putain de réserve indienne » et sa rédemption personnelle. Malheureusement, le messager nous paraît ici plus intéressant que son message.

★★ ½

Hip-hop. Le messager. Samian. L'armure du son.

IMAGE FOURNIE PAR L'ARMURE DU SON

Le messager, de Samian