Que ce soit le Philémon Chante minimaliste de 2008, le bourlingueur des Sessions cubaines ou le troubadour des idylles estivales, l’auteur-compositeur-interprète Philémon Cimon a toujours bâti son œuvre autour des pérégrinations amoureuses.

Fin d’un long chapitre et début d’un autre avec Pays, où l’intangible fait place à la terre et à ses défricheurs – Pierre Perrault, Jacques Cartier, etc. – et où les projections sentimentales font place aux ancrages du passé. L’auteur-compositeur-interprète a visité famille, histoire et lieux pour enregistrer sur ruban son quatrième « long jeu » studio. Studio de fortune, s’entend, déplacé dans le Charlevoix de son enfance (Saint-Joseph-de-la-Rive) et le Montréal de son présent, avec entre autres les voix et les instruments d’Adèle Trottier-Rivard, de Josianne Boivin et de Nicolas Basque. Malgré quelques aspérités et longueurs, Pays cartographie un « pays à nommer » rarement mis en poésie et en musique. « Montagnes d’arbres bleus, cratère des Éboulements, berceau de mon enfant, venu ou à venir. » On retient surtout le travail quasi documentaire d’un parolier d’exception qui, comme certains de ses inspirateurs, réconcilie art et artisanat.