L'expression «pop de chambre» convenait parfaitement à Revolver lorsqu'il a lancé son premier disque, en 2006. Le trio se défait de cette étiquette sur le récent Let Go, plus tonique, mais toujours marqué par de fort belles harmonies vocales.

En tapant le mot «revolver» dans le moteur de recherche de la boutique iTunes, on tombe à la fois sur les albums d'un trio français qui chante en anglais et sur le mythique album des Beatles sur lequel sont gravées les chansons Eleanor Rigby, Tomorrow Never Knows et la jolie ballade For No One. Ce n'est pas un hasard, confirme Christophe Musset, joint à Paris il y a une dizaine de jours.

Le fameux disque est bel et bien à l'origine du nom du groupe qu'il forme avec Ambroise Willaume et Jérémie Arcache. «On trouvait que c'était marrant parce que, à l'époque, on faisait une musique très douce, très acoustique. On aimait le contraste entre le mot Revolver et le fait d'être trois garçons qui chantent en harmonie avec des guitares acoustiques», explique-t-il.

Harmonies vocales

Des traces des Beatles, on peut en trouver dans les chansons de Revolver comme dans des milliers d'autres albums parus depuis 40 ans. Mais à l'écoute de Music For A While (2006) et de plusieurs chansons du récent Let Go, on pense davantage au délicat tandem norvégien Kings of Convenience et à d'autres artistes qui placent les harmonies vocales au coeur d'un folk rock accueillant, Simon&Garfunkel en tête.

Christophe Musset raconte que c'est d'abord par l'intermédiaire du chant que le courant s'est établi entre ses deux partenaires et lui. Les deux autres avaient d'ailleurs chanté ensemble dans une chorale parisienne durant l'enfance. «C'est très agréable de chanter d'une seule voix, mais à trois, assure-t-il. Ça peut faire passer des émotions assez fortes, je pense.»

«On avait envie de ça et, avec notre deuxième album, de montrer qu'on ne pouvait pas faire ça seulement dans la musique folk, poursuit-il. On a fait Let Go en ayant en tête des groupes comme ABBA et les Bee Gees.» Le nouvel album, lancé au début du mois, s'avère en effet plus tonique et un peu plus dansant que celui de 2006.

Inutile de chercher bien loin pour trouver une explication à ce repositionnement esthétique: Revolver a passé énormément de temps sur les routes après le lancement de Music For A While. Le trio a notamment fait trois tournées en Amérique du Nord et est venu deux fois à Montréal. Contrairement à ses concerts en France, où le groupe a vite accédé à un réseau de salles convenables, de ce côté-ci de l'Atlantique, les spectacles ont souvent eu lieu dans des endroits miteux.

Cette expérience a fouetté le groupe. «C'est un album écrit sur la route et j'espère que ça s'entend, lance Christophe Musset. Après deux ans de tournée, on a eu envie d'aller dans cette direction plus rythmée, de sortir du folk intimiste.» Par contraste, l'ajout de titres plus dynamiques contribue aussi à donner une force nouvelle aux quelques chansons qui se situent dans la veine intimiste. La boucle est bouclée.

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