Le soleil sera au Vieux-Port de Montréal ce week-end, coûte que coûte. Le 8e Festival international de reggae de Montréal bat son plein dès aujourd'hui, jusqu'à dimanche, tard dans la nuit si vous défiez le couvre-feu et assistez au soundclash entre les légendaires sound-systems jamaïcains Kilimanjaro et Black Cat, au E.B. Club Lounge. Ci-dessous, des performances recommandées.

Samedi dancehall

Mavado - 21h30

La grande question de ce festival : Mavado traversera-t-il les douanes canadiennes? On se permet de la poser, compte tenu des nombreuses annulations qui ont miné la crédibilité du festival au cours des dernières années (souvenons-nous de Bunny Wailer qui avait fait faux bond l'année dernière) et, surtout, des trop fréquents démêlés que Mavado a eus avec les autorités jamaïcaines dans les dernières années... S'il est là, cependant, ce sera à n'en point douter l'événement reggae de l'année à Montréal. Le « Gully God « Mavado, grand rival de Vybz Kartel et ancien protégé du légendaire Bounty Killer, est issu du quartier Cassava Piece, en plein coeur de Kingston. Dès 2004, son style chanté (singjay) et chargé d'émotion a trouvé écho sur les radios hip-hop et r&b à l'extérieur de son pays d'origine - il a d'ailleurs collaboré avec plusieurs stars du rap, dont Drake et Wyclef Jean. Il compte des succès à la pelletée : Wha Dem a Do?, Badman Place, Neva Believe Yuh, ou encore la récente Delilah, un des succès dancehall de l'été. La folie Mavado a atteint un tel niveau au cours des dernières années que les amateurs du genre devaient, en Jamaïque, se liguer avec ou contre lui, l'appuyer ou choisir son rival Vybz Kartel. Le premier ministre du pays a dû tenir une rencontre au sommet avec les deux deejays pour calmer la population!

Gyptian - 20h

Loin d'être un « gangster « de la trempe de Mavado, Gyptian (né Windel Edwards) est devenu l'une des étoiles montantes du dancehall depuis le succès international de sa chanson Hold Yuh, lancée au printemps 2010. Sa carrière a véritablement débuté lors du mégaspectacle Sting, en 2004, après avoir remporté plusieurs concours amateurs. Après la bombe Hold Yuh - une chouette chanson d'amour sur une rythmique irrésistible qui a gravi les palmarès du Billboard -, le chanteur à la voix romantique a enfilé les succès radio : Beautiful Girl, She's My Lady et surtout Nah Let Go.

Dimanche « roots «

Beres Hammond - 20h30

Méconnu chez nous, le vétéran Beres Hammond nous visite néanmoins au moins une fois par année. C'est dire combien les mélomanes jamaïcains sont attachés au personnage, crooner à la voix d'or qui excelle sur les riddims one-drop. À 55 ans, le chanteur est toujours au sommet de sa forme. Il a débuté sa carrière dans les années 70, profitant de la mode lovers rock, et son lent parcours artistique l'a mené au sommet durant les années 90. Émule du chanteur rocksteady Alton Ellis, Hammond a érigé un riche et solide répertoire - sa chanson-signature est Rockaway, ode à la belle époque de la pop jamaïcaine des années 60 empreinte de soleil et de nostalgie...

Third World - 16h30

Third World est le meilleur ami du Festival international de reggae de Montréal. Lorsque Bunny Wailer a joué les abonnés absents l'an dernier, c'est ce groupe qui est venu à la rescousse. Pas exactement candidat à la légende du reggae, mais efficace, Third World a débuté à la fin des années 70 et, ceci expliquant cela, est fortement influencé par le disco et la soul - c'est d'ailleurs grâce à une reprise des O'Jays, la chanson Now That We Found Love, que le groupe est devenu si populaire, surtout au Royaume-Uni.

Wayne Wonder - 20h

Cet autre vétéran aurait été tout aussi à l'aise à l'affiche de la soirée dancehall. Depuis plus de 20 ans, Wonder s'efforce de solidifier les rapprochements entre musique reggae, hip-hop et r&b. À l'extérieur de la Jamaïque, son talent est surtout apprécié des Britanniques, qui ont trouvé dans son oeuvre une inspiration au mouvement bashment qui, comme ce nom le suggère, mélange les influences musicales urbaines aux styles vocaux typiquement jamaïcains.

Pour d'autres détails sur le festival, consultez montrealreggaefest.com