Elle doit son prénom à la chanson Anna Luiza de Tom Jobim, que son père vénérait à sa naissance en 1982. Fille d'un musicien semi-professionnel et d'une mère productrice de concerts, d'origines juives et arabes, Brésilienne à n'en point douter, elle est devenue auteure-compositrice-interprète à part entière.

Issue d'une famille d'artistes dont les parents sont divorcés depuis son adolescence, Luisa Maita a grandi dans un environnement propice à la carrière qu'elle a choisie. À 28 ans, elle est de ces voix inspirées d'une génération brésilienne qui s'apprête à rayonner. On ne s'étonnera pas que le label américain Cumbancha l'ait pris sous son aile pour ainsi lancer son album Lero-Lero, en plus de contribuer à l'organisation de sa première tournée américaine qui s'arrête ce jeudi au Balattou.

«J'ai commencé à faire de la musique sérieusement en 2001, raconte doucement Luisa Maita. J'ai fait ce premier album avec le guitariste Rodrigo Campos, un excellent compositeur avec qui j'avais préalablement travaillé au sein d'un groupe - jusqu'en 2005. Lorsque ce groupe s'est dissous, j'ai amorcé ce projet solo avec Rodrigo et le réalisateur Paulo Lepetit - qui avait travaillé avec le percussionniste Nana Vasconcelos et qui faisait partie de l'entourage de Suba, regretté visionnaire et créateur du fameux album Sao Paolo Confessions.

«Ensemble, nous avons créé plusieurs chansons en grapillant du temps de studio que Paulo pouvait nous obtenir dans le cadre de ses autres projets. Je faisais les mélodies et j'écrivais les textes, Rodrigo faisait les harmonies à la guitare. La réalisation de Paulo Lepetit comprend aussi des environnements électroniques. Sa réalisation s'est échelonnée sur plus de deux années.»

Lero-Lero s'avère un opus sensuel, simple et raffiné. Ces chansons s'inscrivent dans une mouvance brésilienne on ne peut plus indentifiable, à la fois acoustique et électronique. Ce cyber-folk, en fait, n'affiche aucune rupture avec les générations antérieures. Ce que corrobore la principale intéressée.

«Bien sûr, la guitare acoustique y est l'instrument central de l'album. J'adore la musique brésilienne de mes parents, Joao Gilberto, Tom Jobim, Nana Vasconcelos, Egberto Gismonti, mais aussi ceux des générations subséquentes comme Cassia Eller ou Seu Jorge. J'aime aussi la pop, Michael Jacskon, Prince, la dance music, ça fait également partie de moi.»

Chose certaine, ces onze chansons s'écoutent fort bien, rien n'y semble laborieux, tout coule de source.

«Si je compte faire un autre album prochainement? Je ne sais pas encore quand. Pour l'instant, je découvre la scène, ma première passion.»

Luisa Maita se produit ce jeudi, 21h, au Balattou. Elle sera accompagnée par trois musiciens - guitare, basse, batterie & électroniques.