Le grand jour est arrivé pour les Michel Cusson, Luck Mervil et Térez Montcalm qui finalement ont lancé jeudi leur album Café Elektric, du rock «cinématographique» chanté en français.

Alors que les reprises de chansons et la tendance des duos prennent beaucoup de place depuis un certain temps dans l'univers musical québécois, l'arrivée de ce trio, avec les forces de chacun de ses membres, apporte un vent de fraîcheur.

Avant de lancer cet album, les trois avaient présenté leurs chansons en spectacle aux FrancoFolies de Montréal et à Lévis, l'été dernier. Jeudi, les Cusson, Mervil et Montcalm présentaient l'ensemble de leur oeuvre musicale sur cet album comportant 13 titres.

L'idée de ce projet d'album et le concept, est du compositeur Michel Cusson, un ex-membre d'UZEB, qui y travaillait depuis deux ans. Cusson, également guitariste, voulait essayer quelque chose de nouveau.

«Après avoir composé des dizaines de musique de films, a indiqué l'artiste polyvalent, je voulais créer un projet personnel mais en m'inspirant de nouveaux ingrédients. Je voulais que l'aspect cinématographique soit présent dans ce nouvel univers. Avec AKIDO (le pseudonyme de Kim Gaboury, musicien et compositeur), on a fouillé dans mon répertoire et nous avons trouvé toutes sortes d'idées accumulées au fil du temps. Et c'est l'aspect cinématographique qui est ressorti en premier.»

Mais celui qui a trempé longtemps dans le jazz et dans la musique de films tenait aussi à se rapprocher de l'univers rock actuel, en y mettant du français. Pour ce qui est de l'addition d'autres joueurs dans l'équipe, le processus s'est fait naturellement.

«En même temps, je travaillais avec Térez Montcalm pour la réalisation de son album. À un moment, je lui ai proposé de venir chanter dans mon univers, quelque chose de nouveau. Je lui ai dit qu'on allait créer un espace commun, sortir de notre zone de confort. La première chanson écrite ensemble s'appelle Pendule, de préciser le célèbre compositeur.

Et pas longtemps après, le nouveau groupe allait prendre véritablement forme.

«J'ai eu l'idée d'un alter ego, d'avoir une voix masculine et le premier que j'ai eu en tête a été Luck Mervil qui a accepté ma proposition sur le champ», a indiqué Cusson.

«Pour la musique, a-t-il poursuivi, on s'inspirait du cinéma et aussi de musique britannique, un peu. Le défi pour moi était de chanter en français, de faire «rocker» le français sur notre musique et ce n'était pas facile, je ne suis pas le premier à le dire.»

Compte tenu des horaires chargés de chaque membre du nouveau trio, il a fallu deux ans pour peaufiner le concept. Le point de ralliement des trois artistes était le studio d'enregistrement de Cusson.

«On faisait nos trames sonores, moi j'écrivais les mélodies alors que et Luck et Térez s'occupaient des textes. Ils se sont laissés inspirer par cette musique ambiante et rêveuse qui t'amène ailleurs d'une manière très positive. Il y a tellement de choses négatives dans nos vies. On est là pour amener les gens dans l'univers Café Elektric, de clamer l'artiste.

Les gens à la recherche de nouveautés seront ravis d'entendre ce que donnent les mélanges planifiés par les trois. Les voix rauques de Montcalm et Mervil, la sonorité des guitares et le français qui se colle au rock permettent aux auditeurs de se retrouver dans un film.

On reconnaîtra certes le genre Cusson, celui qui a signé des musiques de film, dont «Un Homme et son péché», et du spectacle Cavalia, entre autres.

La version spectacle de Café Elektric sera présentée à l'eXcentris, à Montréal, les 18 et 19 novembre. Le trio donnera aussi une prestation à l'Anglicane de Québec le 20 novembre.

«L'aspect cinéma est encore plus présent en spectacle», a conclu un Michel Cusson fort satisfait du travail accompli.