Le prestigieux magazine The New Yorker, qui a été à la pointe des révélations sur Harvey Weinstein, a, à son tour, licencié lundi un journaliste accusé de harcèlement sexuel, qui conteste ces allégations.

Le magazine a confirmé que le journaliste politique Ryan Lizza, 43 ans, qui avait fait parler de lui en juillet pour une entrevue qui avait contribué à abréger le passage d'Anthony Scaramucci comme directeur de la communication de la Maison-Blanche, avait été limogé.

«Le New Yorker a récemment appris que Ryan Lizza avait eu ce que nous croyons être un comportement sexuel inapproprié. Nous avons examiné le cas et, en conséquence, avons rompu nos liens avec lui», a indiqué le magazine dans une brève déclaration, sans donner plus de précisions.

Dans la foulée, la chaîne CNN, sur laquelle Lizza intervenait régulièrement, a également déclaré qu'il «n'apparaîtrait plus à l'antenne», le temps pour la chaîne «de se pencher sur ce dossier», selon un journaliste de la chaîne.

Dans une réaction transmise au site The Daily Beast, Ryan Lizza a contesté ces allégations et affirmé que le magazine avait «décidé de décrire comme inappropriée une relation empreinte de respect avec une femme que j'ai fréquentée».

«Cette décision, prise à la hâte et sans enquête approfondie sur les faits pertinents, était une terrible erreur», a-t-il poursuivi.

Douglas Wigdor, avocat de la victime présumée de M. Lizza, restée anonyme, a balayé le démenti du journaliste, soulignant que sa cliente avait rapporté ses agissements «pour qu'il soit tenu responsable et dans l'espoir d'aider d'autres victimes potentielles».

C'est le premier cas de harcèlement connu au New Yorker, dont un autre journaliste, Ronan Farrow, a été à la pointe des révélations sur les accusations d'agressions sexuelles visant Harvey Weinstein, contribuant à faire du producteur un paria d'Hollywood.

Ces révélations, qui ont commencé début octobre, ont déclenché un torrent d'accusations visant au premier chef des personnalités des médias, du divertissement ou de la politique, qui continue à ce jour.

Lundi encore, le célèbre chef Mario Batali s'est mis en retrait de l'empire gastronomique qui porte son nom, après que le site spécialisé Eater a publié le témoignage de quatre femmes l'accusant de harcèlement sexuel.