Kevin Lambert et son roman Que notre joie demeure continuent de faire parler d’eux en France, ayant remporté vendredi le Prix de la page 111.

Le jury a souligné dans un communiqué « la cohérence, les qualités littéraires et la tonalité critique de la page, ainsi que l’usage particulièrement pertinent des voyelles ».

Cette récompense qui existe depuis 2012 est décrite par ses créateurs (la chaîne musicale française Radio Nova et un collectif d’auteurs et d’éditeurs) comme « le plus sérieusement absurde des prix littéraires ». Le lauréat reçoit la somme symbolique de 1,11 euro (1,61 $), remise en 111 pièces de 1 centime, ainsi que sa page 111 encadrée et signée. C’est Théo Bourgeron qui l’avait remporté l’an dernier avec Ludwig dans le living (Gallimard).

Fait notable, deux autres Québécois figuraient parmi les 11 titres de la sélection du prix, cette année : La version qui n’intéresse personne, d’Emmanuelle Pierrot (Le Quartanier), et Le compte est bon, de Louis-Daniel Godin (La Peuplade).

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Emmanuelle Pierrot

Troisième roman de Kevin Lambert, Que notre joie demeure a été publié au Québec l’an dernier, chez Héliotrope, et en août dernier en France, chez l’éditeur Le Nouvel Attila. Il fait partie des huit finalistes du prix Médicis, qui sera remis le 9 novembre prochain à Paris. Il a par ailleurs remporté la semaine dernière le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec et fait partie des quatre finalistes du prix Décembre (qui sera remis le 31 octobre prochain à Paris). Sélectionné dans la première liste du Goncourt, début septembre, il n’avait pas été retenu dans la deuxième liste du prestigieux prix.

Le roman raconte la tourmente dans laquelle atterrit une architecte de renommée internationale, accusée d’accélérer l’embourgeoisement des quartiers. Ce troisième titre de l’auteur a fait couler beaucoup d’encre au cours des mois, se retrouvant au cœur d’une controverse impliquant François Legault, l’été dernier. Le premier ministre s’était valu des critiques acerbes de la part de Kevin Lambert après l’avoir complimenté pour son livre. Puis, début septembre, Kevin Lambert a de nouveau été au centre d’une controverse après sa sélection au Goncourt, critiqué cette fois-ci par l’écrivain français et Goncourt 2018 Nicolas Mathieu qui lui reprochait d’avoir eu recours à une lectrice sensible dans le processus de relecture de son roman.