Le quatrième recueil d’Olyvier Leroux-Picard, Soleil sans heures, est un livre d’une remarquable beauté : petit et grand à la fois.

En moins de 50 poèmes nourris de nombreuses citations et d’emprunts, le poète devient père sous nos yeux. D’abord sensible accompagnateur de celle qui participe, en allant au bout de ses poumons lors de l’accouchement, à la chorale des femmes qui l’ont précédée, puis novice de la paternité, reproduisant « le cliché du père qui saute dans le tas pour apprendre dessus ».

Avouant ses manques et en toute humilité, Olyvier Leroux-Picard entonne un refrain connu de tous les parents du monde devant afficher la générosité nécessaire pour soutenir une enfant qui « apprend à voler avant d’apprendre à marcher ». Le paternel comprend les pouvoirs infinis de sa fille qui sait changer les vies : « je la tiens dans mes bras ; elle me tient debout ». Le quotidien devient alors source inépuisable de mystères métaphoriques et de mythes à inventer.

Recueil de toutes les vérités et de toutes les gratitudes ressenties au plus intime de soi, on y lit encore qu’il est possible, voire souhaitable, de refaire le monde en se trompant, au début d’un grand et magnifique voyage en famille.

Mario Cloutier, collaboration spéciale

Soleil sans heures

Soleil sans heures

Poètes de brousse

56 pages

8/10