Quand on est un grand amateur de polars, c’est toujours un évènement en soi de découvrir un nouvel auteur avec une plume crédible, une intrigue bien construite et des personnages complexes qu’on a envie de retrouver dans d’autres enquêtes.

Il faut dire que ce n’est pas tout à fait une première incursion dans le genre pour Olivier Challet, qui publie en parallèle à son travail dans le domaine informatique des romans policiers pour les jeunes depuis plus de 10 ans (avec sa série Max enquête, chez Boréal Junior).

L’intrigue s’amorce ici avec un premier meurtre, celui d’un policier retrouvé au parc Jarry, à Montréal, le jour de l’An. Le lieutenant-détective Jack Barral et son équipe commencent à fouiller dans le passé et la vie privée de la victime afin de trouver qui aurait pu lui en vouloir. L’enquête se complique lorsqu’un deuxième meurtre est commis à Québec, portant la même signature, alors que rien ne semble lier les deux victimes. Les policiers travaillent d’arrache-pied, multipliant les heures supplémentaires afin d’arrêter le coupable avant qu’il ne frappe à nouveau. Leur enquête les mènera jusqu’en Gaspésie, accompagnés du froid mordant de janvier tout au long du roman.

Le rythme est emballant, on se prend rapidement au jeu tandis que les descriptions démontrent une fine connaissance du travail policier et médico-légal. De son côté, Barral se questionne sur sa vie tout en errant dans les rues du Plateau Mont-Royal, épuisé par ses nuits écourtées, démoralisé par l’enquête qui piétine, l’état de santé fragile de sa mère et ses engagements rompus avec son ex-femme et sa fille. Oscillant entre doute et ténacité, il fait partie de ces enquêteurs de la trempe d’un Victor Lessard, policier du SPVM créé par Martin Michaud. Et si l’on se fie à ce premier titre, il a tout le potentiel de devenir le héros d’une série policière à succès.

Série éliminatoire

Série éliminatoire

Boréal

376 pages

7,5/10