Sur le coup de 19h, la densité de la population osheagienne était à son comble pour accueillir le MC de l'heure: le Californien Kendrick Lamar, prévu à la scène de la Rivière. Foule très majoritairement caucasienne, néanmoins fan finie de ce hip-hop de très haut niveau ayant germé dans un quartier chaud de la région de Los Angeles.

Montréal le bienheureux était prêt pour le good kid de la m.A.A.d City. «My first time in front of you mother fuckers!» Pour ce, le rapper a choisi une prise de contact avec DJ et grosses basses plutôt que de miser sur l'interprétation magnifiée de son répertoire avec formation complète comme le font moult MC de nos jours. Doit-on voir dans ce minimalisme sur scène un projet culotté ou... un manque de préparation? Dans les règles de l'art hip-hop, en tout cas, une telle façon de faire est parfaitement acceptable.

On aura reconnu plusieurs titres de son récent album, selon plusieurs le plus solide créé en 2012 sur la planète hip-hop: The Art of Peer Pressure en intro, Backseat Freestyle, m.A.A.d city, Money Trees, The Recipe et ainsi de suite jusqu'à la conclusion de cette heure, soit un plongeon ultime dans Swimming Pools (Drank).

Physique d'ado, t-shirt blanc, calotte noire avec chiffres sur la partie frontale, poils au menton, ce garçon de 26 ans n'a rien de redoutable a priori. Tout se passe dans la caboche et il s'en passe, dans cette caboche. Le flow de son discours est brillant, ses portraits de société et de vie privée se calent parfaitement dans le beat. Et ce gros beat fait lever les foules sous l'impulsion d'un tel tribun.