Sur le thème de la paresse, le dernier des galas Juste pour rire 2015 consacrés aux sept péchés capitaux ne restera pas dans les mémoires. Présenté hier soir à la Place des Arts et animé par le comédien et animateur Guy Jodoin, le spectacle était inégal. Quelques numéros étaient originaux, mais la moitié d'entre eux étaient décevants.

Numéro le plus «flyé»

Il est arrivé en milieu de gala. Le thème en était le tube de dentifrice, soit comment faire pour ne pas en perdre «une goutte». Tour à tour, Philippe Laprise, Guy Jodoin, Stéphane Fallu, Lise Dion, Jean-François Breau et Marie-Ève Janvier (via Skype), Emmanuel Bilodeau, Gilbert Rozon et Pierre Lebeau sont arrivés sur scène pour donner leur point de vue sur ce sujet passionnant et fondamental. Réal Béland a donné le sien depuis une loge et Jacques L'heureux s'est levé de son fauteuil de spectateur pour chanter «Brosse, brosse, brosse, j'me brosse les dents», de Passe-Partout. Finalement, le clou a été l'apparition de Janine Sutto arrivant dans une voiturette de golf pour dire que les dents, «c'est passé de mode. Mettez-les dans un verre d'eau toute la nuit», avant d'essayer d'enlever les siennes! «Noooooooon!», ont crié tous les artistes...

Meilleur duo

Jean-François Mercier et Stéphane Fallu ont livré une double performance assez réussie. Au début sur la paresse avant que ça ne dégénère sur les filles, la confiance en soi, la réussite sociale et le sexe, bien sûr. Un échange entre deux humoristes très différents qui ont su établir une certaine complicité.

Meilleure recrue

L'humoriste québécois d'origine franco-congolaise Eddy King a apporté une belle couleur à ce spectacle. Il a construit sa présentation sur «Les Noirs sont-ils paresseux?» Et c'était réussi. «Les Noirs, on ne réagit pas au stress de la même manière, a-t-il lancé. Les Noirs sont passés à travers les pires atrocités, travaux forcés, sida, Ebola, etc., alors le deadline du boss, ça ne nous stresse pas! Une seule chose stresse les Noirs, c'est la police. Regardez aux États-Unis, les policiers tirent avant de demander les papiers.» Il a ajouté que si les Noirs ont longtemps été privés de jouer dans les sports professionnels, ils se sont largement rattrapés depuis, les dominant presque tous, sauf le curling, qui revient à «passer le balai en gueulant, ce que fait n'importe quelle maman africaine!»

Meilleure finale

Jodoin et son équipe l'ont pleinement relevé. Avouant avoir rêvé de danser sur la musique du Lac des cygnes de Tchaïkovski, Guy Jodoin a dansé avec brio quelques figures de ballet avec une jeune ballerine avant de poursuivre sur le même thème dans un style tango argentin. Puis, des danseurs de jazz moderne sont entrés sur scène pour une chorégraphie épatante et parfaitement exécutée qui s'est achevée par une portée en triomphe de l'animateur de la soirée par tous les danseurs. Une finale dynamique contrastant avec les passages plus ordinaires du spectacle.

Paradis ou enfer?

Il y a eu des hauts et des bas dans ce gala. Le numéro d'ouverture de Guy Jodoin n'était pas génial, et ses multiples déguisements durant le gala - en girafe, en pénis et en laine d'acier -, un peu lourdingues. Philippe Laprise était touchant sur sa vie familiale, mais on l'a déjà vu meilleur. Simon Gouache a livré le numéro le plus ambigu de la soirée, sur l'éducation qu'on se donne à soi-même. Guillaume Wagner n'était pas non plus à son mieux, ni Emmanuel Bilodeau, dont on va peut-être se lasser du discours délirant-hyperactif-sur l'acide. Louis T. a présenté un numéro sans surprises, avec ses statistiques politico-sociales. Il y a eu quelques bons moments au cours de ce gala, mais il n'était pas à la hauteur des précédents. Le public a toutefois semblé satisfait, se levant à plusieurs reprises pour applaudir.