Jusqu'à vendredi, Mundial Montréal présente plus d'une trentaine de prestations locales ou étrangères, avec un accent marqué sur l'expression féminine ainsi que sur les cultures autochtones du Canada, de Scandinavie ou d'Australie. Avec le public montréalais, près de 300 professionnels du monde entier viennent à la découverte de cette mosaïque de talents. Après consultation de Derek Andrews, directeur artistique de l'événement, voici nos choix.

Cha Wa

L'Escogriffe, aujourd'hui, à 22 h

Cha Wa s'inscrit dans la plus pure tradition du Louisiana funk, du blues, du boogaloo, de la fanfare néo-orléanaise, on pense à Dr. John, The Meters, The Neville Brothers ou Trombone Shorty.

Les costumes d'inspiration amérindienne de Cha Wa honorent les liens solidement tissés entre Afro-Américains et gens des Premières Nations depuis l'époque coloniale.

Spyboy, récent opus de Cha Wa, met en relief le chanteur J'Wan Boudreaux et un aréopage d'invités spéciaux - Grand Chef Monk Boudreaux (The Wild Magnolias, Treme de HBO), Nigel Hall (Lettuce, Nth Power) et Danica Hart.

Aussi mâtiné de reggae et d'afrobeat, Spyboy fait suite à Funk N Feathers, le premier album de Cha Wa, actualisation hyper vitaminée de musique traditionnelle.

Emily Wurramara 

L'Escogriffe, aujourd'hui, à 16 h 15

Aborigène d'Australie, Emily Wurramara crée ses chansons depuis l'enfance. Elle s'exprime en anglais et en annandilyakwa, langue traditionnelle presque disparue aujourd'hui du territoire originel, le Groote Eylandt - Province du Territoire du Nord.

Chanteuse et multi-instrumentiste, cette auteure-compositrice joue de la guitare, du piano et du ukulélé. Fièrement, Emily Wurramara évoque la trajectoire de son peuple, cet engagement n'exclut pas la singularité poétique.

En 2016, elle a sorti Black Smoke, premier EP qui lui a valu un Queensland Music Award. Cette année, elle a réalisé l'album Milyakburra qu'elle a lancé sous étiquette Wantok Musik.

À l'échelle océanienne, cette artiste émergente est à se tailler une solide réputation.

Photo fournie par Mundial Montréal

La chanteuse aborigène australienne Emily Wurramara

Riit

L'Escogriffe, aujourd'hui, à 15 h 45

Riit (Rita Claire Mike-Murphy) est une chanteuse, parolière, compositrice et multi-instrumentiste originaire de Pangnirtung, au Nunavut.

Ses assemblages de chant de gorge, de folk et d'électro font boule de neige dans toutes les zones nordiques au pays et aussi plus au sud.

Riit a été mise sous contrat avec l'étiquette Aakuluk Music et parachève l'enregistrement d'un album complet avec le producteur Graham Walsh.

La sortie est prévue au début 2019. Depuis le lancement de son premier EP l'été dernier, Riit a été sélectionnée pour le prix du meilleur single radio (Indigenous Music Awards).

Elle est également l'hôte d'un tout nouveau spectacle pour enfants, Anaana's Tent, sorte de Sesame Street en inuktitut.

Photo fournie par Mundial Montréal

La chanteuse Riit, du Nunavut

Elle Márjá Eira

L'Escogriffe, demain, à 21 h

Originaire d'Alta, tout au nord de la Norvège, Elle Márjá Eira est chanteuse autochtone, musicienne, performeuse, vidéaste, cinéaste.

Elle s'applique à distiller et à faire connaître sa culture samie. Traversée par le rock, le folk et l'électro, sa musique reflète et actualise cet univers nordique dont elle est issue.

Cette artiste, profondément engagée pour son peuple, sa famille élargie et sa contrée septentrionale, fait état du mode de vie des derniers éleveurs de rennes et autres activités cruciales du peuple sami.

Elle Márjá Eira s'est produite sur plusieurs scènes internationales au Canada, en Russie, en Allemagne, en Suisse, en Finlande, en Suède, au Guatemala, au Brésil, en France et en Chine.

Elle a collaboré avec le bassiste et compositeur John Paul Jones, de Led Zeppelin.

Photo fournie par Mundial Montréal

La chanteuse samie Elle Márjá Eira

Jeremy Dutcher

Gesù, demain, à 17 h

Le premier album de Jeremy Dutcher, Wolastoqiyik Lintuwakonawa («nos chansons malécites»), intègre brillamment des enregistrements centenaires du peuple autochtone dont il est issu, situé au croisement du Nouveau-Brunswick, du Québec et du Maine.

En greffant ces chants traditionnels à des compositions traversées par l'électro et la musique de chambre contemporaine, ce magnifique ténor de formation classique contribue à la renaissance de la langue malécite, ce qui lui a valu le prestigieux prix Polaris en septembre dernier.

Jeremy Dutcher revient à Montréal seul au clavier et au micro, accompagné de sons électroniques ou sons traités, déclenchés en temps réel. Pour celles et ceux qui l'ont raté l'été dernier, c'est un must.

Photo fournie par Mundial Montréal

Le Prix Polaris 2018, Jeremy Dutcher

Ayrad

Club Soda, vendredi, à 21 h 40

Ayrad propose une adaptation montréalaise et moderne de différents styles marocains, arabo-andalous, berbères, chaâbi, mais aussi de rythmes latins, reggae ou rock.

Chanteur, guitariste, compositeur et leader du groupe, Hamza Abouabdelmajid a grandi dans la médina de Fès, avant de migrer vers Montréal en 2005.

Le noyau créatif d'Ayrad fut d'abord constitué autour de Hamza et de la multi-instrumentiste Annick Beauvais - hautbois, basse, reita.

Le bassiste et contrebassiste Gabriel Brochu-Lajoie, le violoniste Anit Ghosh, le percussionniste Kattam Laraki-Côté et le batteur Bertil Schulrabe complètent la formation.

Sélectionné à l'ADISQ, aux Prix de musique folk canadienne et aux Juno Awards en 2015, Ayrad lance vendredi Zoubida, nouvel opus dont la matière sera jouée dans le cadre de Mundial Montréal.

Photo André Pichette, Archives La Presse

Le groupe montréalais Ayrad