Un deuxième festival de musique en France a retiré mercredi de sa programmation le chanteur Bertrand Cantat, condamné pour avoir tué sa compagne en 2003 et dont la sortie de son dernier album a été assombrie par de nouvelles accusations de comportement violent.

Bertrand Cantat, qui fut longtemps la figure de proue du rock français avec son groupe Noir Désir, a entamé fin février une tournée pour présenter son premier album solo Amor Fati, sorti le 1er décembre.

Mais depuis le début, elle s'accompagne de fortes turbulences alors que les pétitions se multiplient pour réclamer l'annulation des concerts d'un musicien qui apparaît pour certains, surtout depuis l'émergence des mouvements MeToo et Balancetonporc, comme un symbole de la violence faite aux femmes.

Un premier spectacle, prévu fin juillet au festival «Les Escales» de Saint-Nazaire, a été annulé lorsque le maire de la ville a exprimé sa «désapprobation» dans une lettre aux organisateurs.

Mercredi, c'est l'Ardèche Aluna Festival, dans le sud-est du pays, qui a déprogrammé Bertrand Cantat, prévu pour le 14 juin. Raison invoquée par le festival sur son site: les «manifestations et désistements de certains festivaliers et mécènes».

Une pétition réunissant plus de 70 000 signatures réclame par ailleurs sa déprogrammation dans la Manche au festival les Papillons de nuit. Les organisateurs maintiennent leur programmation même si le conseil départemental a retiré sa subvention à l'événement.

Bertrand Cantat avait été condamné à huit ans de prison pour avoir tué en 2003 à Vilnius, capitale lituanienne, sa compagne, l'actrice Marie Trintignant. Elle avait succombé à ses coups après une violente dispute. Il a purgé quatre ans de prison avant de bénéficier d'une libération conditionnelle en 2007.