Comme dirait la revêche Madeleine de Si on s’aimait encore, armée d’une canne à pêche du Canadian Tire et complètement blasée devant un étang ensemencé : pure perte de temps que la résurrection d’Audrey à Survivor Québec.

La finale a été râpeuse et corsée pour la vilaine Audrey, semblable à celle qu’expérimentera la « joyeuse » Madeleine de TVA quand son mari Michel lui versera une coupe de son délicieux vin maison à l’eau distillée. Oui, on peut déceler des notes d’acidité et d’âpreté dans la même carafe.

L’élimination « surprise » d’Audrey, 36 ans, entrepreneure en mode de Blainville, se dessinait aussi clairement qu’un logo Columbia sur la chemise safari de l’animateur Patrice Bélanger. Personne ne remporte Survivor Québec en étant aussi paranoïaque, négative et contrôlante qu’Audrey, limite bully.

C’était épuisant à regarder 22 minutes par soir. Imaginez 42 jours, affamé et privé de sommeil. C’est juste invivable. La façon agressive avec laquelle Audrey a réveillé André et Sébastien, qui avaient passé la nuit sur une chaise pliante, dans un carré de sable, aurait mérité un deuxième exil avec un Dominic qui jacasse sans arrêt, du bayou, de ses chapeaux, bref, un envahissant flot de mots 24/7.

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE SURVIVOR QUÉBEC

Audrey

Audrey dégageait une énergie chaotique qui la poussait à attaquer de front ses collègues sans finesse. Et elle régentait tout le camp, tout le temps. Où tu vas ? Pourquoi tu leur parles ? Enwèye, va chercher l’immunité avec lui dans la jungle ! Déguédine !

C’est dommage, car Audrey savait comment récolter les infos cruciales à son jeu et elle décodait habilement les stratégies de pouvoir dans la tribu fusionnée. En confiant à Nabil qu’elle orchestrait déjà l’éviction de Marilou, Audrey a elle-même signé son arrêt de mort sur un papier parchemin aux rebords brûlés.

Hyper confiante, Audrey a bougé trop vite, sans subtilité. Mais elle avait raison de douter de la loyauté de Florence et de Marilou, même si André lui répétait que les deux filles ne la trahiraient jamais, jamais, jamais. Oupsi.

Pauvre André, autant fidèle que rigide. Le retraité de 65 ans perd ses alliés les uns après les autres depuis son atterrissage aux Philippines. Pour un concurrent qui estime autant la valeur de la parole d’une personne, il brade la sienne aisément, je trouve. Avant l’éviction d’Audrey, André jurait qu’il ne travaillerait jamais avec Kassandre, une joueuse redoutable de cette cuvée 2024.

Et quelques secondes après la sortie d’Audrey ? Le bon André retournait son dentier et offrait son entière collaboration à cette même Kassandre, qui a vu clair à travers ses lunettes embrumées.

IMAGE TIRÉE DE SURVIVOR QUÉBEC

André (à gauche) encourage les membres de son équipe.

Ce même André a d’ailleurs réprimandé Ghyslain et Ricky qui ont crié de joie quand Audrey a été mise en échec. « C’était une réaction exagérée, ce n’était pas respectueux », a commenté André qui, ne l’oublions pas, a exhibé son majeur à l’équipe adverse pendant la première semaine de compétition.

Oui, l’entrepreneur en immobilier Ghyslain, 29 ans, a été très baveux avec Audrey et a oublié que celle-ci se joindrait au jury. Sur papier, c’est une mauvaise chose que de froisser l’ego d’un juré et de perdre potentiellement son vote en finale. Mais à la télé, ça donne des moments tellement satisfaisants.

Ghyslain dit Flash, qui avait un pied dans la porte avant le conseil de dimanche, n’a même pas eu à solliciter l’immunité, la vraie, de sa camarade Kassandre. Par contre, en dévoilant le papier officiel qui accompagnait son faux collier de bois, Ghyslain a signalé aux autres candidats de Survivor Québec que lui ou Kassandre possédait une immunité valide.

Ce papier – qui emballe l’immunité – est impossible à forger, à reproduire ou à copier. Il vient nécessairement avec un collier, qui n’a pas encore été joué.

Je ne pensais jamais écrire cette phrase, mais Nabil gagne du galon et se positionne bien entre les diverses factions. Voilà, c’est dit. Le spécialiste en relations commerciales de 29 ans, même s’il ne gagne pas de défis physiques, tire judicieusement les ficelles.

Avec Kassandre, Marilou et Florence se démarquent nettement dans cette deuxième saison. Elles sont fortes à tous les niveaux. « Let’s go, girls », pour paraphraser la grande Shania Twain.

IMAGE TIRÉE DE L’ÉMISSION LES TRAÎTRES

Meriem dans Les traîtres

Du côté de l’émission Les traîtres de Noovo, la pilote d’avion et judoka Meriem, 33 ans, n’est pas plus agréable à suivre, reste qu’elle a identifié les trois traîtres dans le dernier épisode, soit Axel, Maxence et Marie-Josée, qui a finalement été bannie. Trois en trois pour Meriem. Personne d’autre qu’elle n’a été aussi perspicace.

Meriem a également deviné, en une fraction de seconde, que Kim avait obtenu le bouclier de protection. Semer le chaos permettrait-il à Meriem de déstabiliser les participants et de leur arracher plus facilement des secrets ?

Dans l’esprit d’Audrey à Survivor, Meriem adopte une approche directe, limite harcelante. Meriem s’en bat les steaks de déplaire. Elle s’accroche à un suspect et ne lui lâche pas la gratte, comme elle se plaît à le répéter. Lundi soir, elle a remis en question la taille du cerveau du recherchiste Maxence, nouvelle recrue du conclave des traîtres, dans une discussion d’école primaire qui ne volait pas très haut.

Le problème, c’est que Meriem communique très mal ses arguments. Elle n’écoute pas les autres, leur coupe la parole, elle radote et verse dans l’insulte. Oui, Meriem est divertissante dans un format de télé. Mais elle donne surtout le goût de hurler « sortez-moi d’ici », même si ce n’est pas au bon poste ni à la bonne heure.