Contrairement à une source infinie de boisson Truly, notre patience collective, elle, se tarit. Même qu’on frôle la sécheresse totale, sous le soleil cuisant de l’Andalousie.

Non seulement il ne se passe rien dans les villas d’Occupation double, mais en plus la production mousse de façon quasi malhonnête des évènements dramatiques qui ne se concrétisent jamais.

Toute la semaine, la pleureuse autoproclamée de cette cuvée 2023, l’infirmière clinicienne Marie-Andrée, a sombré dans ce qu’elle appelle un « délirium », convaincue que son préféré, Anthony, succomberait aux charmes de la belle Rebecca pendant leur voyage à Vienne.

Pendant quatre jours, Marie-Andrée, 26 ans, a braillé, râlé, ruminé et menacé de claquer la porte si Anthony, menuisier de peu de mots, flanchait pour la travailleuse sociale Rebecca, 26 ans, pourtant affichée avec le directeur financier Mathieu Pasta, 24 ans, de Laval.

Enfin, un peu de piquant, pensait-on naïvement en comptant le nombre de plans de caméra (indice : beaucoup trop) sur les canettes de Barrfly. Mais non. Ces rumeurs de flirt et de cœur qui chavire (dans un manège, sérieux ?) ont été fabriquées pour nous hameçonner.

« Genre, vous étiez suspiciés qu’il s’était passé quelque chose ? », a noté Rebecca en rentrant d’Autriche. Oui, Rebecca, on « suspiciait » quelque chose, genre, parce que les extraits nous le matraquent dans le coco depuis trois épisodes.

Pendant ce même séjour plus que platonique, Anthony a été charmé par la propreté et la splendeur de Vienne. « Même les gens sont super beaux ici, la génétique est incroyable », s’est-il enthousiasmé. Aurions-nous affaire à un ancien participant d’Eugénisme en herbe ?

Mais ne dévions pas du sujet principal : il y a des limites à titiller et à ne jamais livrer la marchandise. Je parle ici des revirements dans OD, et non de la situation des lèvres de Simon et de Mia, qui n’ont toujours pas établi de contact physique.

Dimanche soir, l’épisode de 90 minutes devait culminer avec une élimination spectaculaire, qui a été annoncée ad nauseam par les animateurs Fred Robichaud et Alicia Moffet. Pouvez-vous croire que cette promesse hyper simple n’a même pas été respectée, saint simonaque du (insérez ici un gros sacre) ? Ne manquez pas OD Extra – l’émission suivante – pour connaître le dénouement des délibérations, qui ont été parmi les plus corsées de l’histoire d’OD !

Non, merci. C’est assez de trucs soufflés à l’hélium pour une seule soirée. Et ça ne « m’ému » pas du tout, pour citer Alexandra, 27 ans, qui serait un « peu snake », selon Mia.

On regarde OD cet automne et on se demande pourquoi les concurrents écoulent leurs journées assis en rangée sur le canapé, en attendant que la porte s’ouvre. Ils ont l’air de trouver le temps long, comme nous.

Au moins, certains célibataires chanceux sortent des maisons. Dans une activité d’équitation en Corse, l’entrepreneur en immobilier Jérémy, 28 ans, a donné une leçon de français à sa partenaire Marilyne, étudiante en psychologie. « Je suis monté à cheval, parce qu’il y en a un. Mais on est monté à chevaux, parce qu’il y en avait deux », a insisté Jérémy devant une Marilyne qui lui a ensuite murmuré qu’« Antoine pis toi, c’est pas mal les deux que je veux aller vers ». Martin St-Louis, coach du Canadien de Montréal, devait être fier.

Comme il en parle depuis le tapis rouge, et c’est ce qui lui a d’ailleurs valu son surnom, Mathieu Pasta (alias Mathieu Poirier) a finalement préparé ses pâtes au canard confit, une recette qu’il a volée à son ex-fiancée et qui contient de la demi-glace, un ingrédient qui a fait tiquer Rebecca. « Je sais même pas ce que ça goûte, de la demi-glace. C’est comme une sauce brune ? Comme de la poutine ? », a demandé Rebecca, qui serait sans doute déchirée entre un stage chez Curieux Bégin ou chez Ashton, chef, oui chef !

De retour d’un cours de flamenco, le restaurateur Antoine, 31 ans, a constaté que ses cours de géographie remontaient à plusieurs années. « Cadix, c’est genre comme une île, t’es entouré un peu par l’Espagne, mais c’est comme vraiment une île. On est vraiment sur le bord de la mer pis toute », s’est emballé Antoine, à un petit mot du bonheur : presqu’île.

Pour poursuivre sur le flamenco, l’animateur Fred Robichaud a eu toutes les misères du monde à le différencier du « flamingo », qui est a) une délicieuse pépite de poulet, b) un hôtel décati de Las Vegas ou c) le mot anglais pour désigner un flamant.

Ce type de bouffonnerie, à la limite de la béquille, revient constamment dans les interventions des deux animateurs, qui se collent au deuxième degré qu’a apporté Jay Du Temple pendant ses six saisons à la barre de la téléréalité de Noovo.

Mais n’est pas Lady Pagaille qui veut, même avec des vêtements amples et vaporeux. Alicia Moffet et Fred Robichaud donnent probablement le meilleur de ce qu’ils ont à offrir.

Et ça, en plein milieu d’une édition ennuyeuse, c’est déjà mieux qu’une intrigue diluée et montée en épingle. La suite, dans 15 secondes. Ou demain, si on décide de vous niaiser, encore.