On pensait avoir fait le tour des séries policières. Puis, l’auteur Luc Dionne est arrivé avec District 31. Et vous connaissez la suite.

On pense avoir tout vu des séries médicales. Puis, la scénariste Marie-Andrée Labbé (Trop, Sans rendez-vous) débarque avec un nouveau projet de quotidienne porté par Suzanne Clément, une actrice douée qui rentre au bercail après presque dix années à écumer les plateaux de télé en France (Vampires, La forêt).

Bon, une autre affaire d’hôpital, grommelez-vous devant votre bol de flocons d’avoine épointée. Oui et non. Le genre médical se décline sous plusieurs formes, dont la telenovela (Grey’s Anatomy), la docuréalité (De garde 24/7) ou le feuilleton pour ados (Les bracelets rouges).

Le lieu reste le même. Ce sont l’angle d’attaque et le ton qui changent d’une production à l’autre. Même constat pour les shows de police : 19-2 ne ressemble pas à District 31, qui ne s’apparente pas à Doute raisonnable et ses crimes sexuels ni à Alertes et ses personnes disparues.

Et pour un auteur dramatique, le palais de justice, le poste de police ou l’hôpital permettent d’explorer beaucoup plus d’univers qu’un cubicule de Revenu Québec ou un centre d’appels dans un parc industriel, mettons.

Donc, Marie-Andrée Labbé a amorcé l’écriture de la série quotidienne qui succédera à District 31 en septembre. Gros, gros contrat. Cette production – encore sans titre – suivra quatre amis de longue date qui travaillent au même hôpital montréalais, soit une urgentologue, un psychiatre et deux autres employés de corps de métier à déterminer. Du type préposé, chirurgien ou infirmière.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La scénariste Marie-Andrée Labbé travaille à l’écriture de cette nouvelle série depuis le mois de septembre dernier.

Le ton de l’œuvre restera dramatique, avec quelques notes pétillantes. « J’avais envie de parler d’histoires d’amitié », glisse Marie-Andrée Labbé, ajoutant que nos amis nous ont énormément manqué depuis le début de la pandémie.

Suzanne Clément y campera l’urgentologue Emmanuelle Lacombe, le ciment et la leader de ce quatuor amical qui évoluera dans un monde post-COVID-19. Cette Dre Lacombe, dont on sait peu de choses, verra sa vie bousculée par un évènement inattendu dans les premiers épisodes.

Le tournage débutera fin juin, début juillet, avec la même équipe technique que District 31. Fabienne Larouche et Michel Trudeau, d’Aetios, prévoyaient abandonner le rythme effréné de la quotidienne, après 26 ans de Virginie, 30 vies et District 31, mais ont opté pour la division des tâches avec un nouveau coproducteur, Guillaume Lespérance (Les mecs, Discussions avec mes parents).

« On est crinqués, on a l’épée entre les dents », note Fabienne Larouche. « Et checkez-nous bien aller », a renchéri la productrice, qui supervisera l’écriture des textes de Marie-Andrée Labbé.

Si Suzanne Clément, absente sur les écrans d’ici depuis Unité 9 en 2013, a accepté ce contrat au Québec, c’est pour relever le défi titanesque de la quotidienne ainsi que pour revenir auprès des siens. Son papa est décédé l’an dernier. « Et c’est important pour moi d’être proche de ma mère. Aussi, j’aime essayer des trucs que je ne connais pas. J’avais vu Trop et j’avais beaucoup aimé cette série-là », confie Suzanne Clément en visioconférence.

Radio-Canada a implanté la tradition de la quotidienne de 19 h avec Marilyn, de Lise Payette, en 1991. Et depuis Virginie en 1996, il y a toujours eu un feuilleton, du lundi au jeudi, sur les ondes du diffuseur public.

La compétition dans cette case horaire augmentera d’un cran avec l’arrivée d’Indéfendable à TVA l’automne prochain. En plus de Sébastien Delorme, cette quotidienne tricotée autour d’un cabinet d’avocats criminalistes mettra en vedette Anne-Élisabeth Bossé, Catherine Renaud, Nour Belkhiria, Mathieu Baron, Mikhaïl Ahooja, Marilyse Bourke et Marie-Ève Perron.

Mais avant de se projeter aussi loin dans l’avenir télévisuel, il reste encore 14 épisodes de District 31 à déguster. Luc Dionne ferme les portes une à une pour nous diriger vers la grande finale du 21 avril.

Le commandant Daniel Chiasson (Gildor Roy) a annoncé sa retraite de la police. Patrick (Vincent-Guillaume Otis) et Noélie (Catherine St-Laurent) ont confirmé leur démission du SPGM. Da-Xia (Cynthia Wu-Maheux) ira sûrement rejoindre son ami Maxime Blais (François Chénier) aux services secrets. Et la lieutenante Mélanie (Ève Landry) a révélé que le 31 fusionnerait avec le 30. C’est la fin d’une époque. Pour eux et pour nous, qui les suivons depuis six ans.

On sent dans l’écriture de Luc Dionne qu’il se paie la traite, une dernière fois, avec le personnage du commandant Chiasson, qui ne se cache même plus pour contourner les lois. J’adore quand le commandant joue aux innocents devant ses camarades, qui ne gobent plus ses mensonges. Ces scènes sont savoureuses.

Maintenant, lisez bien ceci. Une grosse rumeur circule à propos d’un personnage supposément mort dans District 31, qui réapparaîtrait d’ici la finale. Non, il ne s’agit pas de Nadine Legrand (Magalie Lépine-Blondeau), ni de Stéphane Pouliot (Sébastien Delorme), ni de l’homme brûlé.

Qui est-ce, selon vous ? J’ai ma petite idée, mais en écrivant mon hypothèse, je risquerais de gâcher le plaisir de nombreux lecteurs, alors je me tais. Comme Da-Xia dans le bureau de l’enquêteur de la SQ.