Pour les gens de ma génération, les séries télé qui traitaient de passage à l’âge adulte ou d’ennui adolescent ont marqué à jamais nos cerveaux en développement.

Il y a eu Degrassi avec Joey Jeremiah et les Zits enragés, il y a eu Watatatow avec Chicoine et Marc-Antoine, sans oublier, dans un registre plus psychotronique, le feuilleton quotidien Campus, que la station CFCF tournait à Kirkland sous le titre de Time of Your Life.

C’est d’ailleurs un des drames fondateurs de ma vie de jeune ado : je n’ai jamais su comment Campus se finissait. TVA a diffusé cette série mal doublée pendant deux étés consécutifs et puis pouf, plus rien. Que s’est-il passé avec la blonde Charlie, la secte du Roi Soleil, James l’apollon chevelu, Laura la cokée et Mickey l’alcoolo ? Ne tournez pas le fer dans la plaie, je n’en ai aucune espèce d’idée 30 ans plus tard. Misère.

Les préados d’aujourd’hui ont remplacé les Chambres en ville par des productions plus modernes comme Le chalet, L’académie, Six degrés, Jérémie, Clash, La vie compliquée de Léa Olivier ou La dérape. Depuis quelques saisons, ces émissions ont pris une tangente Riverdale, sans toutefois atteindre le statut de Sex Education ou d’Euphoria, le cauchemar éveillé de tout parent.

Il n’y a qu’à penser à la très bonne série Les petits rois de l’Extra de Tou.TV, que vous avez sûrement « binge » sans rien « skip », yo.

Ce créneau à mi-chemin entre la jeunesse et le téléroman classique est super important. C’est à cet âge tendre que nous vivons nos émotions au maximum et que nous forgeons des souvenirs indélébiles.

D’où cette obsession malsaine pour Campus, où des élèves du secondaire fumaient quasiment du crack en se crêpant le toupet.

C’est ce qui nous amène à Lou et Sophie, la dernière offrande de type « teen drama » qui sortira le jeudi 2 décembre sur l’Extra de Tou.TV. C’est vraiment très bien, notamment grâce au talent des deux interprètes principales, Jade Charbonneau (Toute la vie, L’heure bleue, 5e Rang) et Zeneb Blanchet (Audrey est revenue, Toute la vie). Leurs carrières respectives continuent de monter en flèche.

Âgées de 17 ans, Lou (Jade Charbonneau) et Sophie (Zeneb Blanchet), les meilleures amies du monde, décident de prendre une année sabbatique entre la fin du secondaire et leur entrée au cégep. Elle fument « du weed », sacrent, volent des trucs au dépanneur, boivent du café et émaillent leurs phrases d’expressions en anglais comme « fucking n’importe quoi », insane ou « tu sors de mon char live là ».

Les deux adolescentes rêvent de quitter leur banlieue plate pour vivre fort, fort. Mais comment ? Avec une auto vintage (une vieille Cadillac) qu’elles paient 1000 $ et qu’elles baptisent Dolorès.

Une voiture à elles, des rêves à la pelle et la liberté de l’été qui arrive, tout se met en place pour que Lou la sarcastique et Sophie la rêveuse vivent dans un film de John Hughes.

Mais la réalité les rattrapera. Un conflit larvé entre Lou et sa maman, Caroline (Sophie Cadieux), s’aggrave. Et il remonte à très loin. Sophie souffre de l’absence de sa propre mère, qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans.

Scénarisée par Yannick Éthier (Le chalet, L’académie), Lou et Sophie explore avec acuité et réalisme cette période coincée entre l’adolescence et l’âge adulte, où tout paraît possible… mais pas tant. C’est un moment charnière, qui s’accompagne d’expérimentations, de bons ou de mauvais choix ainsi que de déceptions.

La télésérie Lou et Sophie, qui a également porté les titres de Dolorès et Géantes, compte six épisodes d’une heure. Les deux premiers dosent bien le drame et les éléments plus légers du récit. Le personnage du poteux à Fafard (Lévi Doré) est vraiment intéressant. Un revendeur de drogue qui lit Le boys club de Martine Delvaux et qui peint dans ses temps libres, ça casse plusieurs stéréotypes. À regarder en famille ou avec sa BFF, genre.

L’effet Chanteurs masqués

La popularité croissante de la compétition Chanteurs masqués se répercute sur toute la programmation dominicale de TVA. Dimanche soir, le concours des mascottes musicales a captivé 1 623 000 téléspectateurs, un de ses meilleurs scores de l’automne.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE L’ÉMISSION

La Dinde noire à Chanteurs masqués

Tout de suite après, Révolution a rassemblé 1 291 000 adeptes et JMP en a conservé 825 000 à l’antenne. Honnêtement, je m’attendais à ce que l’émission spéciale de l’humoriste dégringole dans les sondages d’écoute. Mais non. Les fans de Jean-Marc Parent lui restent fidèles.

À Radio-Canada, l’audience de Tout le monde en parle a chuté à 766 000 personnes, tandis que l’émission de 90 minutes d’Occupation double a été regardée par 500 000 curieux.

Les grandes finales d’OD et de Chanteurs masqués s’affronteront dimanche à 18 h 30. Qui d’Inès, Stevens, Robin, Marilou, le Harfang des noces, la Dinde noire ou les Inséparables se sauvera avec les grands honneurs ? Tant sur Noovo qu’à TVA, les masques vont enfin tomber.