Enwèye, Rej, pars-moi une toune !

Jean-Marc Parent n’a pas prononcé sa phrase fétiche, dimanche soir à TVA, lors de son grand retour à la télévision, 25 ans après la mise en orbite de L’heure JMP à TQS.

Le Mercedes Band, alias Réjean Lachance et Alain Couture, a été remplacé par un DJ affectionnant un peu trop la chanson Sandstorm de Darude, une pièce percussive et répétitive qui sonne très bogue de l’an 2000.

Le Québec n’a pas non plus flashé ses lumières ni fait de « picking » sur du gros Led Zeppelin. Et Jean-Marc Parent n’a pas défoncé le temps que lui a alloué TVA, soit une heure top chrono.

En fait, la première émission (sur quatre) de JMP ressemblait à une captation de spectacle d’humour super traditionnelle, sans le côté « happening » qui a propulsé L’heure JMP au sommet du palmarès des cotes d’écoute.

Souvenez-vous. Pour démarrer sa deuxième saison, en janvier 1997, Jean-Marc Parent avait même nolisé un Boeing 767, qui a survolé le Québec pendant deux heures.

Sur les ondes de TVA dimanche soir, c’était pas mal plus tranquille et éteint, pour demeurer poli. L’humoriste de 59 ans, un hypocondriaque notoire, a parlé quasi exclusivement des désagréments de la pandémie. « Heille, c’tu juste moi qui lavais son épicerie ? Sérieux, les maudits masques, on est tu tannés de les retrouver en motton dans le fond de nos poches ! »

Le vaccin « de marde » AstraZeneca, les tricheurs qui se rassemblaient à Noël ou les fichues réunions en Zoom, le matériel datait déjà. Qui a encore le goût de parler de la COVID-19 présentement ?

Personnage hyper sympathique, Jean-Marc Parent sait raconter des histoires. Il établit une connexion sincère avec son public (beaucoup trop hilare, cela dit), qu’il tutoie allègrement. Avec lui, on se sent entre chums, dans une bulle de nostalgie, quasiment en vacances dans un tout-inclus. On écoute des vieux succès disco (I Feel Love, Love Trial) et on jase de gadgets. À plusieurs reprises, le comique de Saint-Jean-sur-Richelieu s’est amusé avec les caméras robotisées, qu’il flattait comme des chiens. Une fois, ça va. Trois fois, c’est trop.

Jean-Marc Parent n’anime plus en direct comme à l’époque de TQS, où ses fans faisaient partie d’un immense mouvement populaire. On était dans la gang JMP ou on ne l’était pas. Cet aspect de communion n’existe plus.

Les quatre heures de JMP ont été enregistrées au Manège militaire de Québec en août sous la houlette du réalisateur Jean-François Blais, qui a tenté de moderniser l’approche JMP sans la dénaturer.

Hélas, le type d’humour anecdotique pratiqué par Jean-Marc Parent passe moins bien à la télé en 2021. La période d’attention des téléspectateurs a ratatiné en 25 ans. Au moindre temps mort, ça zappe ou ça se réfugie sur Netflix. On aime l’humour en courts clips qui se partage sur les réseaux sociaux. On veut que ça roule, que ça punche.

Sur sa petite scène connectée à une passerelle, Jean-Marc Parent a jasé avec son équipe technique et interpellé des spectateurs, fidèle à son habitude. Il a raconté ses nuits d’insomnie et fait chanter On part au soleil de Patrick Norman à la foule.

Bref, Jean-Marc Parent a fait ce qu’il fait de mieux : décortiquer les petites choses du quotidien avec légèreté et bonne humeur. Mais est-ce suffisant pour meubler quatre heures de télévision ? Probablement pas, non.

Une question de stratégie

C’est un classique qui ressort systématiquement dans le sprint final d’Occupation double, en route pour le voyage exotique (Punta Cana, dans le cas qui nous concerne). Le clan des anciens se rebelle contre le noyau des nouveaux. Comme une sorte de guerre tribale, où les flèches visent le cœur, l’endroit où nos amis montagnards « catchent des feels ».

L’élimination de dimanche soir a été la moins cohérente de toute cette saison à Whistler. Le quatuor des anciens qui a été promu à la table de délibération a sacré dans l’enveloppe rouge Philippe, le monteur d’acier de 26 ans, ainsi que Sarah-Donia, l’infirmière clinicienne de 27 ans. Un couple jugé « trop stratégique ».

Euh. N’est-ce pas encore plus stratégique que de sortir un des cinq couples de la téléréalité et de garder dans l’aventure quatre joueurs blasés qui ne servent plus à rien et qui supplient quasiment leurs amis de les renvoyer au Québec ? C’est très hypocrite – certains diraient même wack – comme explication.

D’autant que cette première fournée de célibataires d’OD radote depuis des semaines qu’ils privilégient l’amour, la « vibe » et les couples dans chacune de leurs décisions. Soyez conséquents. Et honnêtes. Frédérick et Audrey ont perdu des points en se vengeant ainsi.

Aussi, il est temps qu’Alexandra, Clodelle, Jackson et Alex Yelle bouclent leurs valises. Ils vivent sur du temps emprunté et n’ont aucune chance de siroter trop de cocktails colorés en République dominicaine.

Et Clodelle et Alexandra ne réalisent pas qu’en ostracisant la mannequin Marilou, en persiflant dans son dos et en lui envoyant des piques, elles ne font qu’augmenter ses chances de gagner avec Robin le gros lot de 600 000 $. Les fans ne votent jamais pour des candidats méchants et prennent plutôt en pitié les intimidés.

Rappelez-vous la débâcle de Mathieu en Afrique du Sud, qui a saboté sa victoire prévisible en traitant Kevin de vidange, de pourriture et de déchet. Lui et Claudie, toujours ensemble deux ans plus tard, étaient les chouchous du public avant que cette diarrhée verbale ne leur coûte le condo et toutes les autres bébelles.