Tel devrait être le nouveau mantra des disciples de Si on s’aimait, énoncé par la sage mère d’Audrey, attablée devant une tasse de café filtre au Bagel St-Lo du chic – ne l’oublions pas – quartier Verdun.

En amour, on avale, on digère, on rote. C’est presque poétique, cette analogie romantico-gastrique. Il n’y a rien comme un gaz corporel libérateur, faut croire.

Donc, Audrey, notre jeune femme parfaitement imparfaite de 28 ans qui se bat contre son « petit crosseur intérieur » tous les jours : elle est aussi difficile à suivre qu’un spectacle de cornemuse donné par Jean-François, 42 ans, sur son patio.

Peut-on revenir deux secondes sur cet évènement musical grandiose, s’il vous plaît ? Merci, car ce fut épique. D’abord, le visage tétanisé d’Isabelle, 47 ans, qui a enfin montré des émotions, soit la peur panique que ce concert spontané dure éternellement. Ensuite, le visage dubitatif de Jean-François, qui n’en revenait pas qu’Isabelle n’ait pas reconnu sa douce relecture d’Amazing Grace avec son « bagpipe écossais ».

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Les participants Jean-François et Isabelle

Quand la prêtresse des dualités Louise Sigouin a demandé à Isabelle si elle avait apprécié cette sérénade de type fantaisie médiévale, elle a répondu : « Ce n’est pas moi qui lui demanderais d’en jouer. » Peut-être qu’une pilule « inverse du Ritalin » – du speed ? – dans le verre d’Isabelle l’aurait rallumée et intéressée aux sons caressants de cet instrument folklorique ?

Comme Isabelle et Jean-François dans un cours de salsa, Audrey et Dominic ne dansent plus sur le même rythme ni la même musique. Ils se boudent, se blessent, rompent et se rabibochent dans un tourbillon d’incompréhension. Un vrai vaudeville.

Conséquence ? Le niveau d’énergie d’Audrey fluctue tel l’intérêt de la golfeuse Marie-Denise envers l’ex-militaire Tim. Souvent, cet homme terne lui rappelle son père absent. Parfois, Tim se révèle comme une personne merveilleuse qui s’intéresse (vraiment ?) aux savantes analyses de la spécialiste Nicole Gratton, coach en art de rêver.

Ce qui est bien cette année dans Si on s’aimait à TVA, c’est que la production ne force plus la cohabitation ou les voyages entre les célibataires. Si ça clique, tant mieux. Si ça dégénère, on prend un pas de recul, mais en faisant ce pas « dans la direction de l’autre », dixit Louise Sigouin.

Réfugiée dans sa hutte, la codépendante Audrey a eu des mots durs envers Dominic, 33 ans. Après la saucette d’aqua-sirène, où Dominic s’est follement amusé, Audrey a tiqué. Elle n’a pas vu, dans cette activité au royaume d’Atlantica, l’orgueil de mâle de son partenaire Dominic, qui « manque de masculinité, de raw, de gars ».

« C’est difficile d’éprouver du désir pour ce type d’homme là », a rajouté Audrey, une capteuse d’énergie sur deux pattes, qui a introduit un nouveau personnage dans la docusérie de TVA : Christophe le massothérapeute sportif. À suivre, on l’espère. On dépose ce souhait dans notre petite boîte de Dieu.

Après cette débâcle amoureuse, déclenchée par l’incident horticole de la « germaine », Dominic a fait une confidence intime au sujet de son passé sexuel, qui a jeté une lumière complètement différente sur sa relation avec Audrey. C’est fascinant à quel point les participants de Si on s’aimait révèlent des choses hyper personnelles en sachant que 847 000 téléspectateurs les entendront.

Est-ce du courage, de l’ouverture, de l’insouciance, de la vulnérabilité ou une combinaison de ces réponses ? C’est déjà difficile de suivre une thérapie, en privé. Imaginez devant des caméras de télé.

Dans la couronne nord, Isabelle et Jean-François s’enlisent dans une quantité impressionnante d’activités qui ne font que les éloigner. Il y a eu l’atelier de poterie phallique, le coloriage de mandalas, le dîner du Saguenay, l’attaque du rat Chatouille, le SkyVenture de Laval et l’interrogatoire serré de l’amie d’Isabelle à propos de la chemise à carreaux de comptable de Jean-François. Malaise.

Les escapades de Marie-Denise, 63 ans, et Tim, 66 ans, ne donnent pas non plus le goût de sauter comme une puce (ça, c’est Vicky). Les sexagénaires ont visité des églises ainsi que les chutes Montmorency à la pluie battante. Cinquante nuances de gris, c’est le cas de le dire.

Heureusement que nous avons François, 57 ans, et la pétillante Vicky, 50 ans. Ils sont les seuls de l’émission à passer à l’étape de la colocation, qui s’effectuera chez Vicky, au retour de son voyage de voile. Ce sympathique couple incarne le meilleur de Si on s’aimait. Nous les avons vus s’apprivoiser lentement, se rapprocher pour finalement tomber amoureux. Des espions me rapportent qu’ils se fréquenteraient encore à ce jour, plusieurs mois après la fin des tournages.

En fait, le seul défaut de François, c’est qu’il connaît très bien Fanny de la première saison, connue pour employer le mot « chochotte » à toutes les sauces. C’est non, Fanny. C’est un mot-poubelle.

Et pour paraphraser la mannequin Clodelle d’Occupation double dans l’Ouest, François et Vicky, ils sont tellement parfaits, ils sont comme « les quatre doigts de la main ».