Les violons saccadés du générique d’ouverture, la passion déchirante entre la maîtresse d’école Émilie et le bûcheux rebelle Ovila, les magnifiques prises de vue de la Mauricie, Les filles de Caleb ont marqué l’imaginaire de millions de téléspectateurs à Radio-Canada. Près de 3,7 millions en janvier 1991, pour être précis.

Ce n’est pas pour rien qu’un projet de nouvelle version intitulé Ovila mijote chez Urbania, qui a acheté les droits du premier tome de la trilogie des Filles de Caleb, Le chant du coq, de l’écrivaine Arlette Cousture.

À la manière des Pays d’en haut version 2.0, Ovila compte raconter la relation tumultueuse entre Émilie Bordeleau et Ovila Pronovost, mais du point de vue d’Ovila, fils de Dosithé et Félicité Pronovost.

« Nous avons déposé le projet à Netflix, qui a montré de l’intérêt. C’est clair que ça va prendre un diffuseur qui voudra s’embarquer dans une aventure ambitieuse », confie le patron d’Urbania, Philippe Lamarre. Comprendre : ça risque de coûter cher.

Car Le chant du coq des Filles de Caleb couvre la période comprise entre 1892 et 1946, dans les régions de Saint-Tite et Shawinigan, en Mauricie. Fabriquer de la série historique, c’est onéreux en costumes d’époque et en décors reconstitués, notamment.

Mais quand c’est bien cousu, comme la deuxième mouture des Pays d’en haut, écrite avec finesse par Gilles Desjardins, ça rejoint un vaste public, jeune comme vieux. Outre Netflix, aucune autre chaîne n’a été pressentie pour mettre Ovila en orbite.

Pour revisiter cette histoire classique du terroir québécois, Urbania a recruté le scénariste Frédéric Ouellet, qui a récemment signé plusieurs épisodes des excellentes séries La faille et Victor Lessard du Club illico. La romancière Arlette Cousture agira comme consultante sur Ovila, minisérie prévue en dix épisodes d’une heure.

Le producteur au développement chez Urbania, Alexandre Gauthier, 35 ans, n’a pas connu la frénésie des Filles de Caleb alors que les rues se vidaient les jeudis soir de 1990 et 1991. « Le but n’est pas de refaire ce qui a été fait. En mettant Ovila au centre du récit, on va peut-être comprendre des choses qui n’ont pas été dites dans la première version », explique le producteur Alexandre Gauthier.

Les filles de Caleb a été l’une des séries québécoises les plus marquantes des 30 dernières années. Une œuvre magnifique. Les deux vedettes de la série, Roy Dupuis et Marina Orsini, ont atteint des sommets de popularité grâce à leurs rôles d’Ovila et d’Émilie, deux amoureux au parcours rocailleux.

Dans le bouquin, Ovila Pronovost a trois ans de moins que son institutrice Émilie Bordeleau. Ovila préfère le bois à la terre, ce qui a provoqué l’éclatement de son couple.

Le deuxième tome des Filles de Caleb, Le cri de l’oie blanche, a débouché sur la télésérie Blanche avec Pascale Bussières dans le rôle-titre. Infirmière de profession, Blanche est la fille d’Ovila et d’Émilie et se rend en Abitibi pour y ouvrir un dispensaire. Le troisième tome des Filles de Caleb, L’abandon de la mésange, n’a jamais été porté à l’écran.

Un projet de film sur ce troisième chapitre, piloté par Christian Larouche, a démarré en 2018, mais les droits pour l’adaptation de L’abandon de la mésange n’ont pas été renouvelés. C’est donc mort au feuilleton.

Sortez vos passeports !

Même si Radio-Canada n’impose pas encore de passeport vaccinal, l’équipe de production de Tout le monde en parle n’a pas pris de risques ce week-end. Les 24 personnes du public et tous les invités de l’émission ont dû montrer leur code QR avant d’entrer dans le studio 42 de Radio-Canada.

« C’est juste et équitable pour la santé et la sécurité des membres de notre équipe. Le virus est là pour rester, alors il faut ajuster nos façons de travailler », note le coproducteur de Tout le monde en parle, Guillaume Lespérance.

Et comment procédera Guy A. Lepage s’il souhaite interviewer une personne non vaccinée – on ne nommera pas de nom ici – qui aurait été au cœur de l’actualité ? « On le fera en Zoom ou en virtuel », répond Guillaume Lespérance.

Pour la première fois depuis la pandémie, Guy A. Lepage a mené ses entrevues en direct avec des gens assis dans les gradins. Ces 24 spectateurs – sur une capacité d’accueil de 90 – étaient regroupés en bulles de deux personnes, séparées par des plexiglas. « Avant de l’annoncer, on attendait de voir si le nombre de cas de COVID-19 allait augmenter. On voulait aussi vérifier si ça faisait pic-pic d’avoir juste 24 personnes dans le studio. Ç’a marché et on va garder le public », indique le producteur Guillaume Lespérance.

PHOTO KARINE DUFOUR, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Le public a enfin été invité (en petit nombre) à assister à l’enregistrement de l’émission Tout le monde en parle dimanche. Sur la photo, les deux coanimateurs Anaïs Favron et Alexandre Barrette.

La présence des deux coanimateurs, Anaïs Favron et Alexandre Barrette, a injecté du rythme et du mordant aux échanges. Les réactions de la foule, même en petit nombre, dynamisent l’émission et lui insufflent du pep. Ça nous manquait.

J’aime beaucoup Tout le monde en parle, une émission à la fois pertinente et divertissante, qui résiste à l’épreuve du temps. Le premier épisode de la 18e saison a été vu par 944 000 personnes. TVA a scoré fort avec ses Chanteurs masqués (1 492 000) et Révolution (1 158 000). Chez Noovo, Occupation double dans l’Ouest a diverti 502 000 amateurs de trouble en double.

La COVID-19 rôde toujours autour des plateaux de télé, malgré les mesures sanitaires strictes qui les encadrent. Le mois dernier, le plateau de Manuel de la vie sauvage de KOTV a été fermé pendant quatre jours afin de circonscrire un début d’éclosion de COVID-19.

La source de l’introduction du virus ? Des techniciens non vaccinés, affirme Louis Morissette, producteur et acteur dans cette production destinée à Séries Plus.

En fait, deux techniciens ont été déclarés positifs à la mi-août. Quelques jours plus tard, trois autres membres du même département ont eux aussi obtenu un résultat de test positif à la COVID-19. Les cinq personnes infectées ont évidemment été retirées du plateau de Manuel de la vie sauvage, qui met en vedette Antoine Pilon et Virginie Ranger-Beauregard.

Une clinique de dépistage mobile a été dépêchée sur place. Un figurant doublement vacciné a également attrapé le virus. Après la fermeture temporaire du plateau de Manuel de la vie sauvage, qui dérive d’un roman de Jean-Philippe Baril-Guérard, la production a exigé un test négatif de toute l’équipe avant de rallumer les caméras. Il n’y a pas eu d’autre incident depuis.