D’Ottawa à Québec en passant par Joliette, Sherbrooke, Saint-Hyacinthe et Rouyn-Noranda, des expositions grand public tout comme des propositions originales et spécialisées sauront attiser la curiosité et surprendre les amateurs d’arts visuels.

Perler radicalement au Musée des beaux-arts du Canada

À Ottawa, le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) propose une exposition d’envergure, la plus importante à ce jour, sur la pratique du perlage en art contemporain. Jusqu’au 30 septembre, le public découvrira pas moins de 101 œuvres de 44 artistes d’Amérique du Nord issus des Premières Nations, Inuits et Métis qui emploient dans leur création cette technique ancestrale. Alors que les perles utilisées par les communautés autochtones servaient à célébrer les proches et à raconter des histoires, les artistes de Perler radicalement s’en servent pour apporter un éclairage nouveau et critique sur la décolonisation et la résistance, entre autres. En parallèle, le public pourra faire l’expérience de la première rétrospective de l’artiste mohawk Shelly Niro. Les visiteurs vivront quatre décennies de photographies, de films, d’installations, de peintures et de sculptures de Niro autour des thèmes qui lui sont chers, dont le matriarcat autochtone, la persistance du passé, les enjeux relationnels.

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Rajni Perera. Futurs au Musée d’art de Joliette

PHOTO FOURNIE PAR RAJNI PERERA

Rajni Perera, Storm (détail), 2020, techniques mixtes sur papier marbré, 76,2 x 61 cm. Collection de James McKellar. Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Patel Brown.

Outre l’exposition du vidéaste Mark Lewis, Fin, à ne pas manquer, il faudra aussi se rendre au Musée d’art de Joliette (MAJ) pour visiter la rétrospective de Rajni Perera. Par ses œuvres, l’artiste canadienne d’origine sri-lankaise convie le public dans des futurs inventés inspirés de la science-fiction, en mettant en scène des personnages hybridés issus d’univers dystopiques. Les visiteurs en apprendront sur les différentes réalisations qui ont marqué la carrière de Perera, dont celles nées de sa dernière série, Phylogeny [Phylogénie], tout en découvrant de nouvelles productions créées pour l’occasion. Étant particulièrement en vue en ce moment, Rajni Perera est une artiste majeure qui sait imaginer des mondes fantastiques pour charmer tout un chacun.

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Le Québec, autrement dit au Musée de la civilisation

PHOTO FOURNIE PAR MARIE-JOSÉE MARCOTTE, ICÔNE

Ce squelette de petit rorqual est l’un des objets phares de l’exposition de référence sur la société québécoise du Musée de la civilisation, Le Québec, autrement dit

À Québec, un premier détour au Musée national des beaux-arts s’imposera sans doute pour entrer en contact avec de grands classiques, dont Rembrandt – Gravures du Museum Boijmans Van Beuningen et Helen McNicoll – Un voyage impressionniste. Mais le Musée de la civilisation volera certainement la vedette grâce à sa nouvelle exposition permanente sur la société québécoise, Le Québec, autrement dit. Aménagé comme un parc urbain, avec six pavillons, l’évènement revisite les échanges et les rencontres qui ont eu lieu au fil du temps sur le territoire à partir de 1300 pièces des collections de musées et de sites archéologiques. L’exposition revisite entre autres un ancien tramway hippomobile qui a été intégré à la première ligne de tramway de Québec en 1865. Si ce véhicule a ensuite connu une seconde vie – il est devenu un casse-croûte au bord de la route 132 –, le Musée de la civilisation prend toutes les libertés d’exploiter cette double fonction : le public pourra emprunter différentes voies, au moyen d’un écran tactile, afin d’en apprendre davantage sur ses origines culinaires qui font partie de son quotidien. Une exposition ludique qui saura sans doute plaire aux plus fins gourmets.

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Biennale d’art contemporain autochtone à Sherbrooke et à Saint-Hyacinthe

PHOTO FOURNIE PAR MAXIME BROUILLET

Joseph Tisiga, Dreamcatcher [Attrape-rêves], 2020. Installation, bâton d’huile sur toile de tente murale, 488 x 488 cm. Collection Forge Project. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.

Parmi les neuf lieux qui accueillent la BACA pour sa 7édition, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke et EXPRESSION, Centre d’exposition de Saint-Hyacinthe, ouvrent leurs portes à l’évènement durant tout l’été. Il faut savoir que le thème de l’évènement, Récits de la création du monde, se déploie en différents axes selon les endroits participants. Alors que l’exposition de Sherbrooke est pensée sous l’angle du territoire et des médecines, celle d’EXPRESSION est guidée par la question du surnaturel. De là, les œuvres interrogent la compréhension scientifique, les lois de l’environnement et les normes sociétales. Elles revisitent les récits qui témoignent du passé des communautés autochtones. Sur la soixantaine d’artistes présentés au total dans cette édition de la BACA, le travail d’Eruoma Awashish, Lisa-Maude Aubin-Bérubé, Haley Bassett, Jay Havens, Cheyenne Rain Legrande et Jesse Tungilik y sera mis en valeur. Les visiteurs pourront en profiter pour explorer les autres expositions proposées, dont Relations végétales d’Annie-France Leclerc, qui sensibilise le public quant aux propriétés des plantes à créer des liens. L’installation se tiendra dans le Jardin Daniel A. Séguin à Saint-Hyacinthe pour l’occasion.

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Sons mêlés au Musée d’art de Rouyn-Noranda

PHOTO FOURNIE PAR JOSUÉ AZOR

Image promotionnelle réalisée par l’artiste Josué Azor

Pour qui se rendra en Abitibi cet été, le Musée d’art de Rouyn-Noranda mérite une attention particulière. Il présente jusqu’en octobre prochain une exposition collective tirant ses inspirations du brouhaha de Port-au-Prince. Il s’agit d’explorer la cacophonie urbaine au cœur des Caraïbes à partir de projets artistiques. De l’exploitation du genre musical hybride électrovodou aux chants traditionnels, l’évènement fait voir et entendre des installations, des vidéos, tout comme des objets tels que les Tambours sacrés, dans une ambiance de chaos sonore.

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