Vous saurez tout sur le fleuve Saint-Laurent, sa richesse, ses épaves et ses batailles, grâce à l’exposition présentée jusqu’au 3 mars 2024 au musée Pointe-à-Callière, intitulée Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages.

Saviez-vous que le requin-pèlerin, au deuxième rang des plus gros poissons au monde, fréquente les eaux du Saint-Laurent ? Que les scientifiques estiment à environ 27 000 le nombre d’espèces végétales et animales présentes dans le Saint-Laurent ? Que l’Assemblée nationale du Québec a désigné en 2010 le Saint-Laurent comme patrimoine national ? C’est ce que vous découvrirez en allant voir l’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages, où on nous présente le fleuve dans toute sa splendeur et sous tous les angles.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’exposition Fleuve Saint-Laurent échos des rivages à Pointe-à-Callière présente plus de 300 objets provenant du musée maritime du Québec et du Musée de la civilisation.

Au fil du parcours, on découvre l’immensité du fleuve selon différents thèmes : la pêche, le transport fluvial, la construction navale, les épaves, les batailles, le tourisme, la biodiversité et les enjeux environnementaux. L’exposition se veut « multisensorielle » ; il y a des cartes interactives, des projections et extraits de films, des objets exposés, des odeurs et des sons, ce qui rend le parcours très vivant.

« Notre rapport au fleuve est différent selon la ville où on habite. À Montréal, on est une île au milieu du Saint-Laurent, nous sommes 2 millions d’insulaires, mais le fleuve, on l’a maîtrisé, on a construit des ponts, des canaux, des écluses, on a un peu perdu de vue le côté plus naturel du fleuve, il n’a plus d’emprise sur nous alors que si vous habitez aux Îles-de-la-Madeleine, le fleuve (le golfe du Saint-Lauent) est très présent au quotidien avec ses marées et ses traversiers », analyse Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière.

La puissance du fleuve

Une des parties les plus impressionnantes de l’exposition est celle sur les épaves. On comprend mieux à quel point le Saint-Laurent est un des fleuves les plus difficiles à naviguer au monde. Les marées sont impressionnantes, et les courants peuvent atteindre une vitesse de 5,9 nœuds (11 km/h) dans certaines zones.

De nombreux navigateurs y ont perdu la vie, et le naufrage qui a marqué les esprits est celui de l’Empress of Ireland le 29 mai 1914. Ce paquebot transatlantique de la Canadian Pacific est entré en collision avec le charbonnier norvégien Storstad, au large de Rimouski. En 14 minutes, le paquebot a sombré, ne laissant que 465 survivants sur les 1489 personnes à bord.

« L’épave se trouve dans le fleuve au large de Pointe-au-Père, elle est protégée, classée comme objet patrimonial, on ne peut plus y accéder », explique Samuel Moreau.

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Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies-multimédias du musée Pointe-à-Callière

Certains objets [de l’Empress of Ireland] sont exposés ici, comme les assiettes des trois différentes classes et il y a ce pied du piano à queue de la salle de musique de la première classe. On peut le voir sur la photo d’archives et ça nous montre la vie à bord du paquebot.

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière

Il précise que le fleuve est celui de tous les dangers avec ses récifs et ses courants, et encore aujourd’hui, il est obligatoire pour tous les navires qui entrent dans le Saint-Laurent de faire appel à des pilotes formés.

« Tous les navires s’arrêtent aux Escoumins, un pilote embarque à bord, et les mène à bon port. Il y a des pilotes qui sont spécialisés dans trois tronçons maritimes différents du fleuve, Escoumins-Québec, Québec–Trois-Rivières, et Trois-Rivières–Montréal », dit-il.

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Des objets du paquebot Empress of Ireland, des assiettes des trois classes et le pied du piano à queue de la salle de musique.

Un peu d’histoire

Au fil de l’exposition, on nous rappelle que le fleuve Saint-Laurent est une route commerciale essentielle, que la Voie maritime ouvre en 1959 et devient la plus grande voie de pénétration maritime de tous les continents. « Le transport maritime sur le Saint-Laurent est très important pour l’économie, c’est 45 % du trafic international du Canada », précise Samuel Moreau.

N’oublions pas que le Saint-Laurent est un des plus longs cours d’eau au Canada.

Le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, qui inclut les Grands Lacs qui se déversent dans le fleuve, c’est 25 % des réserves d’eau douce de la planète !

Samuel Moreau, chargé de projet Expositions-Technologies multimédias du musée Pointe-à-Callière

« On est au Québec, mais on ne réalise pas que l’Ontario, avec une partie des États-Unis, c’est plus de 20 millions de personnes qui vivent dans le bassin versant du fleuve Saint-Laurent qui atteint une longueur de 3260 km », explique Samuel Moreau.

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En 1913, le Canada Steamship Lines organise sur le fleuve de luxueuses croisières avec les « bateaux blancs ».

Le fleuve, c’est le tourisme qu’on y a développé sur les rives du Saint-Laurent avec le lancement du premier bateau à vapeur en 1809, puis en 1913, la Canada Steamship Lines y organise de luxueuses croisières avec les « bateaux blancs » qui accueillent jusqu’à 500 passagers. Le Bas-du-Fleuve devient un lieu de villégiature très prisé, on y fréquente l’hôtel Tadoussac et le Manoir Richelieu dans Charlevoix.

Le fleuve, c’est aussi une source de plaisir. On en savoure les poissons, les homards et les autres crustacés, on peut y observer le rorqual à bosse et le béluga. On nous rappelle à la fin de l’exposition que le fleuve est un patrimoine fragile qu’il faut protéger, et qu’il est nécessaire de poursuivre les efforts pour sa sauvegarde.

L’exposition Fleuve Saint-Laurent, échos des rivages est présentée au musée Pointe-à-Callière jusqu’au 3 mars 2024.

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